Pas de progrès dans la prise en charge de l'hypercholestérolémie, selon le BEH

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Publié le 06/11/2018
Prise de sang

Prise de sang
Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Les différents facteurs de risque cardio-vasculaire sont passés au crible. Après s’être intéressé au tabagisme, à l’HTA et sa prise en charge (en avril et mai 2018), le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) du 6 novembre a fait un point sur l’hypercholestérolémie. « Les résultats de notre travail montrent que par rapport à 2006, la proportion d’adultes prenant un traitement hypolipémiant a diminué de près de 30%. Même si les recommandations insistent sur l’importance des règles hygiéno-diététiques, cette baisse serait en grande partie liée à la suspicion et aux polémiques autour des statines », indique Valérie Olié, co-auteur de l’article du BEH et épidémiologiste à Santé publique France. « On retrouve des problèmes assez similaires à ceux que l’on a observés sur la prise en charge de l’HTA, avec en particulier une défiance vis-à-vis des traitements pharmacologiques ». Ainsi, en 2015, la part d’adultes avec un LDL-c > 1,6 g/l (environ 19%) n’a pas évolué depuis 2006. Cette proportion est cependant plus importante que dans beaucoup d’autres pays industrialisés. Le BEH indique qu’en France le nombre de patients avec un LDL-c > 1,9 g/l ainsi que le cholestérol moyen dans la population tend à augmenter.

Parmi les médicaments les plus prescrits, les statines arrivent en tête avec 83,4% des adultes traités, contre 15,1% pour les fibrates, et les deux médicaments pour 1,3% des patients.

Bilan lipidique moins prescrit

Ces résultats ont été obtenus grâce à l’étude descriptive transversale Esteban conduite sur un échantillon représentatif de 2 074 adultes, de 18 à 74 ans, qui a aussi permis d’en savoir plus sur le dépistage. Ainsi par rapport à 2006, la proportion d’adultes déclarant avoir déjà eu un bilan lipidique a diminué de 8,7% côté masculin, et de 15,5% côté féminin. Par ailleurs, chez les personnes avec un LDL-c > 1,6 g/l ou prenant un traitement hypolipémiant, la moitié n’avait pas connaissance de leur hypercholestérolémie.

Au total, pour les auteurs de cet article du BEH, cette situation est préoccupante surtout en considérant le cumul avec d’autres facteurs de risque. En effet, la moitié des adultes avec un LDL-c > 1,6 gl/l non traités pharmacologiquement, présentaient un autre facteur de risque (HTA, tabagisme, sédentarité, diabète). Et 16,3% en associaient deux de ces facteurs de risque en plus du cholestérol.


Source : lequotidiendumedecin.fr