Pédiatrie

Plus de troubles psychomoteurs après FIV ?

Publié le 26/04/2013
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Les enfants conçus par FIV devraient être surveillés, particulièrement sur le plan neuro-développemental. C’est ce que suggère la Société Française de Pédiatrie qui en débattra lors de son prochain congrès.

Alors que la PMA a fait l’objet de nombreux débats sociaux et éthiques ces derniers mois, la Société Française de Pédiatrie (SFP) se penchera sur le devenir médical des enfants issus de la PMA lors de son prochain congrès à Clermont-Ferrand, du 15 au 17 mai. Aujourd’hui, la France compte environ 50 000 enfants nés chaque année grâce à une FIV. « Nous avons peu de données sur leur devenir médical » a souligné d’emblée le Pr Brigitte Chabrol, présidente de la SFP, lors de la conférence de presse de présentation du congrès. Cependant, « il semble qu’il existe davantage de problème qu’après une grossesse spontanée ». Premier constat, à la naissance, « ces bébés sont un petit peu plus fragiles que les autres ». Avec un risque d’hypotrophie trois fois plus élevé, un risque de prématurité multiplié par 5 et des taux d’hospitalisation en période périnatale multiplié par trois. Ensuite, des données issues d’Europe du Nord montrent « des taux plus élevés d’enfants ayant des troubles du développement psychomoteur qu’en population générale », rapporte le Pr Chabrol.

Les troubles observés sont peu spécifiques, proches de ceux rapportés chez les anciens prématurés (anomalie du tonus et troubles des acquisitions motrices lors de la 1re année de vie, difficultés au moment de l’acquisition du langage puis troubles de l’acquisition des fonctions supérieures entre 3 et 6 ans). Reste à savoir dans quelle mesure ces troubles sont directement imputables à la FIV ou à la prématurité associée, l’âge maternel, etc. Une étude prospective nationale en cours devrait permettre d’y voir plus clair d’ici 2015.

En attendant « ces enfants doivent être particulièrement surveillés, au moins jusqu’à l’acquisition de la lecture », estime le Pr Chabrol. Un point de vue qui ne semble pas partagé par tous. En juin 2011 un article du BEH concluait à « un développement staturo-pondéral et psychomoteur similaire à celui des enfants conçus naturellement » et ses auteurs appelaient « à diffuser une information rassurante auprès des couples concernés ».

Bénédicte Gatin

Source : Le Généraliste: 2642