Prostate : aux US, des recommandations de dépistage spécifiques aux Afro-Américains ?

Par
Publié le 25/04/2017

Les taux de décès plus élevés de cancer de la prostate chez la population afro-américaine pourraient s’expliquer via des risques accrus de développer un cancer préclinique et d’une progression plus rapide de la tumeur jusqu’à un stade avancé pour ces personnes. Selon une étude publiée dans Cancer, une revue de l’American Cancer Society, des recommandations spécifiques à cette population s’imposent au vu de ces observations.

L’incidence de cancer de la prostate est plus élevée de 60 % chez les Afro-Américains que chez le reste de la population et leur taux de mortalité est multiplié d’un facteur deux. Ainsi, une équipe du centre de recherche contre le cancer Fred Hutchinson (Seattle), de l’université du Michigan et l’université de Rotterdam ont utilisé trois modèles mathématiques pour estimer l'apparition de la maladie et sa progression en fonction des données sur les cancers survenus entre 1975 et 2000 rapportés par le programme de surveillance de l’institut national de recherche contre le cancer.

La maladie survient plus fréquemment et progresse plus vite

Les résultats montrent des disparités entre ce groupe et le reste de la population. Les chercheurs ont évalué qu’entre 30 et 43 % des Afro-Américains vont développer un cancer de la prostate à un stade préclinique vers l’âge de 85 ans, un risque de 28 % à 56 % supérieur aux autres hommes. De même, la probabilité que la maladie progresse à un stade avancé depuis le diagnostic est 44 % à 75 % plus important dans ce groupe que pour le reste de la population masculine.

« Nous avons remarqué que l’intervalle de temps entre la survenue d’un cancer à un stade préclinique et le diagnostic est long, 10 ans voire plus en moyenne, pour les Afro-Américains comme pour les Caucasiens. Mais, pendant cet intervalle, les cancers progressent plus vite pour la population afro-américaine », affirme le Dr Ruth Etzioni, auteur principal de l’étude.

Pour elle, les préconisations devront prendre en considération un dépistage plus précoce et plus fréquent pour ce groupe que pour la population générale. Tout comme une autorité d’experts américains récemment, elle demande également à ce que davantage de recherches soient menées chez ces sujets à hauts risques afin de pouvoir adapter aux mieux les recommandations. 


Source : lequotidiendumedecin.fr