Et si l’embolisation pouvaient être une alternative aux traitements médicamenteux de seconde ligne dans l’adénome de prostate... Telle est la perspective ouverte par une étude française publiée le 26 juin dans le Lancet Regional Health- Europe.
Pour rappel, l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP) touche plus de 50 % des hommes de plus de 60 ans. Ainsi, nombre d’entre eux sont exposés aux « troubles plus ou moins invalidants de la fonction urinaire » que cette pathologie peut occasionner par compression de l’urètre, souligne l’Inserm dans communiqué. Et bien que des traitements médicamenteux soient disponibles pour « améliorer les symptômes », ces approches pharmacologiques restent liées à des effets indésirables fréquents et gênants (réduction de la libido, vertiges, gynécomastie, etc.), avec une observance limitée.
Un essai randomisé français
Dans ce contexte, des cliniciens et chercheurs des services de radiologie interventionnelle et d’urologie de l’hôpital Européen Georges-Pompidou, de l’Inserm et d’Université Paris Cité se sont intéressés à une autre approche de traitement : l’embolisation des artères prostatiques. Le principe : faire rediminuer progressivement la taille de la prostate et in fine réduire les symptômes urinaires en obstruant les « artères nourricières de la prostate », explique l’Inserm. La procédure repose sur une technique standardisée utilisant des microsphères de la taille d'un grain de sable injectées sous anesthésie locale après cathétérisation par voie fémorale des artères prostatiques, détaillent les auteurs de l'étude. « Une embolisation proximale à l'aide de (ces) microparticules calibrées (est) à réalisée jusqu'à stase complète suivie d'une embolisation distale. »
Pour vérifier la pertinence de cette approche et comparer les effets de cette nouvelle option par rapport à ceux d’un traitement médicamenteux, un essai clinique – baptisé PARTEM – a été mis en place. Ce travail a inclus entre 2016 et 2020 dans 10 centres français près de 90 patients présentant un adénome supérieur à 50 g (soit une taille modérée à grosse) présentant toujours « des symptômes urinaires gênants (…) malgré un traitement par alpha-bloquant seul », rapporte l’Inserm. Après randomisation, « la moitié des patients a été traitée par une embolie des artères prostatiques et l’autre moitié par l’association (de deuxième ligne) dutastéride 0,5 mg/tamsulosine 0,4 mg par jour », précise l’institut.
Une réduction des symptômes plus marquée
Résultat : « cet essai randomisé positionne (…) l’embolisation prostatique comme une alternative crédible à un traitement médicamenteux combiné », se félicite l’Inserm. Car a bel et bien été observée une régression des symptômes urinaires plus nette chez les patients traités par embolie. De fait, à 9 mois, la réduction du score international de symptômes prostatiques (International Prostatic Symptom Score, IPSS) était de – 10, 0 points et de -5,7 points dans les groupes embolisation et traitement médicamenteux, respectivement, détaillent les auteurs dans leur étude. Soit une différence « significative tant cliniquement que statistiquement », souligne l’Inserm.
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