Littérature internationale

Le Généraliste a lu pour vous

Publié le 07/12/2019
pile de journaux

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Crédit photo : GARO/PHANIE

• BMJ : Sans anticoagulant, mauvais pronostic pour les AVC sur FA 

Une étude française publiée dans le BMJ* sur 20 mois montre une surmortalité importante et un sur-risque marqué de dépendance pour les patients, ayant souffert d’un AVC sur fibrillation atriale, qui ne peuvent pas prendre d‘anticoagulant. Quelle que soit la cause, qu’’il s’agisse d’antécédents hémorragiques, d’une intolérance, d’un refus, d’un déficit  cognitif, l’absence de prise d’anticoagulant est très préjudiciable. 

Le registre WATCH-AF a suivi 400 patients ayant eu un AVC sur fibrillation atriale. Parmi ceux-ci, 95 n’étaient pas sous anticoagulant.  Comparativement aux patients sous anticoagulant, le risque de décès ou de dépendance est augmenté de 60 %. Le risque de nouvel AVC est plus que doublé (2,5) au bout de deux ans (20 mois) 

Il faut souligner que l’ensemble de cette population était fragile puisque 19,8 % sont décédés ou sont devenus dépendants pendant le suivi, 10 % ont récidivé leurs AVC dans le groupe sous anticoagulant. Dans le groupe non décoagulé, le pronostic est bien plus sombre : plus d’un tiers des patients est décédé ou est devenu dépendants et 27 % ont souffert d’un nouvel AVC.  

Conclusion de l’étude : un quart des patients ayant fait un accident vasculaire associé à une fibrillation atriale ne prend pas d’anticoagulant à la sortie de l’hôpital, Pour l’instant, il y a un grand vide thérapeutique qui mériterait un effort de recherche  pour proposer une alternative aux anticoagulants chez ces patients non éligibles à ce traitement. En filigrane, ces résultats plaident pour une bonne anticoagulation chez les patients en FA ayant déjà fait un AVC. 

* article en libre accès

PLOs : Attention aux mères sous opioïdes

Un nouveau-né présentant un syndrome de sevrage à la naissance est un témoin indirect de l’imprégnation et de l’addiction de sa mère aux opioïdes. Une énorme étude publiée dans PlOs sur des données de santé a comparé l’avenir de près de 20 000 mères addicts à un groupe contrôle (près de 5 millions). A 10 ans, la mortalité des femmes sous opioïdes est de 5 % contre 0.4 % dans les groupes contrôles en Ontario/Canada et en Angleterre où ont été colligées les données. La majorité de ces décès a été considérée par les auteurs comme « évitable ». Ces constatations d’un risque de décès multiplié par 11 sur 10 ans suggèrent un suivi beaucoup plus prolongé que la simple période du post-partum. 

• Nature Medicine : L’avenir se lit dans l’expression des protéines

Des chercheurs montrent dans Nature Medicine que l’expression des protéines dans le plasma est directement liée à « l’état de santé, aux risques de maladies futures et aux habitudes de vie ». Ils ont développé un modèle de phénotype de protéines pour 11 indicateurs de santé : graisse hépatique, filtration rénale, pourcentage de graisse corporelle, masse maigre, graisse viscérale état de forme cardiopulmonaire, activité physique, consommation d’alcool, tabagisme, risque de diabète et de premier évènement cardiovasculaire. L’étude a conclu à la faisabilité de cette approche. Les auteurs prévoient un bilan de santé individualisé et très complet sur une simple prise de sang. 

• BMJ : L’exercice physique libère la lombalgie

En parallèle avec une revue Cochrane, les auteurs d'un article du BMJ ont analysé les données individuelles de 3514 lombalgiques pour voir quels étaient ceux qui bénéficiaient le plus de l’activité physique à l’échelon individuel.  Ils ont sélectionné 27 études randomisées de bonne qualité qui évaluaient la douleur et la limitation fonctionnelle. Ils observent que l’exercice physique réduit la douleur d’environ 20 %. Le bénéfice est plus franc sur la capacité fonctionnelle avec une amélioration de 23 %. L’absence de charges physiques au travail et l’utilisation de médicaments permettent d’améliorer les résultats de l’activité physique. Un IMC plus bas est également associé à un meilleure évolution  

• Nejm : Anticorps monoclonal contre Ebola

L’étude clinique PALM faite pendant l’épidémie d’Ebola au Congo a investigué plusieurs anticorps monoclonaux simples ou triples et un antivirus. 4 médicaments ont été testés sur près de 7000 malades. Sur les bases d’une analyse intermédiaire de réduction de mortalité, l’anticorps monoclonal simple et l’anticorps monoclonal triple ont continué leur phase d’évaluation tandis que l’antiviral et le médicament du groupe contrôle ont été abandonnés faute d’efficacité suffisante. Cette initiative montre l’intérêt de conduire des essais avec plusieurs médicaments en cours d’épidémie pour accroitre la réactivité de la recherche face à une infection redoutable. 

 

 

Dr Muriel Gevrey

Source : lequotidiendumedecin.fr