Alors que la COP26 doit commencer à la fin du mois en Ecosse à Glasgow, les données montrant l’impact négatif de la pollution atmosphérique sur la santé des populations ne cessent de s’accumuler. Ainsi un rapport publié la semaine dernière par Santé Publique France suggère qu’un air extérieur de mauvaise qualité est associé à un surrisque de développer diverses pathologies développementales, neurodégénératives ou psychiatriques.
En fait, les impacts de la pollution atmosphérique sur la santé pulmonaire et cardiovasculaire des populations sont à l’heure actuelle relativement bien décrits. Cependant, ces dernières années, ont également émergé quelques données évoquant une association entre pollution de l’air – en particulier aux particules fines (PM2,5) – et des affections du système nerveux central (SNC). Un lien que les experts de Santé Publique France ont voulu préciser.
Pour ce faire, ces chercheurs se sont penchés sur les données épidémiologiques, les méta-analyses et les revues de la littérature « traitant de l'association entre les troubles neurologiques et mentaux et l'exposition à court et à long terme aux particules (PM10 et PM2,5), au dioxyde d'azote (NO2), aux oxydes d'azote (NOx) et à l'ozone (O3) » publiées entre 2000 et 2019. Une attention particulière a été portée aux travaux réalisés en Europe et en Amérique du Nord, où la pollution atmosphérique apparaît relativement comparable à celle décrite en France. Cette synthèse de la littérature a ensuite été « complétée par une recherche de données d’incidence ou de prévalence disponibles en France », précise Santé Publique France.
Un impact des particules fines confirmé pour 4 maladies
Résultat : la revue de la littérature a bien confirmé un lien « robuste » entre particules fines (PM2,5) et quatre pathologies du SNC. À commencer par la démence chez les adultes de plus de 50 ans, pour laquelle une augmentation de plus de 300 % du risque relatif (RR) a été retrouvée. Autres affections concernées : les troubles du spectre autistique (TSA) – que ce soit chez les enfants exposés depuis la période périnatale jusqu'à 8 ans (RR : 1,68) ou chez ceux exposés in utero (RR : 1,06) –, les troubles dépressifs (RR : 1,12) et la maladie de Parkinson chez les adultes de plus de 40 ans (RR : 1,06).
Des conclusions confirmées par les données françaises issues de la base du Système national des données de santé (SNDS), du moins pour deux maladies. En effet, l’analyse de ces chiffres a retrouvé un lien particulièrement significatif entre exposition aux particules fines et augmentation de la prévalence des troubles du spectre autistique et augmentation de l'incidence de la maladie de Parkinson.
Vers une évaluation quantitative en France ?
« Cependant, il est important de noter que les connaissances issues de la littérature concernant une relation entre troubles neurologiques et mentaux, et exposition à la pollution de l’air ne sont pas encore au même niveau de preuve que pour la relation entre l’exposition à la pollution de l’air et les pathologies cardiovasculaires ou respiratoires », soulignent les auteurs.
Si bien que ces résultats restent à confirmer par des études complémentaires. De même, d’ailleurs, qu'un potentiel impact des autres polluants classiques (pas clairement incriminés par ce travail mais pas non plus formellement disculpés) et que l'éventuelle sensibilité à la pollution atmosphérique d’autres pathologies du SNC (d’après cette étude, un lien – pour le moment jugé non significatif – pourrait exister entre particules fines et TDAH ou maladie d’Alzheimer).
Ainsi les auteurs affirment qu’en France, une « étude de faisabilité d’évaluation quantitative d'impact sur la santé de la pollution atmosphérique extérieure (EQIS-PA) peut être envisagée pour le couple exposition à long terme aux PM2,5 et prévalence des TSA, et incidence de maladie de Parkinson ».
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