L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a publié ce 5 novembre, pour la première fois, une liste de 17 agents pathogènes pour lesquels « des vaccins (sont) urgemment nécessaires ».
« Nous faisons cela parce que nous aimerions que le développement des vaccins ne soit plus centré sur le rendement commercial mais sur les besoins régionaux et mondiaux en matière de santé », a déclaré le Dr Mateusz Hasso-Agopsowicz, spécialiste des vaccins à l'OMS, lors d'un point de presse.
Il s'agit du « premier effort mondial visant à établir des priorités en matière d'agents pathogènes endémiques sur la base de critères comprenant la charge de morbidité régionale, le risque de résistance aux antimicrobiens et l'impact socio-économique », a expliqué l'OMS dans un communiqué.
Le développement des vaccins contre ces 17 agents pathogènes en est à différents stades, certains étant encore à l’état de recherche, comme pour l'hépatite C, tandis que d'autres vaccins sont sur le point d'être approuvés par les autorités réglementaires, de faire l'objet d'une recommandation politique ou d'être introduits sur les marchés, comme pour le virus de la dengue.
Ces vaccins « réduiraient considérablement les maladies qui affectent grandement les communautés aujourd'hui » mais « également les coûts médicaux auxquels sont confrontés les familles et les systèmes de santé », souligne dans le communiqué la Dr Kate O'Brien, directrice du département Vaccination à l'OMS.
Coup de projecteur sur les besoins des pays à faible revenu
Dans ses choix, l'OMS confirme des priorités de longue date en matière de recherche et développement (R&D) sur les vaccins, notamment contre le VIH, le paludisme et la tuberculose – trois maladies qui, collectivement, font près de 2,5 millions de morts chaque année dans le monde.
L'OMS attire également l'attention sur des agents pathogènes tels que le streptocoque du groupe A, qui est responsable de centaines de milliers de décès tous les ans, principalement dans les pays à faible revenu.
« Un autre exemple parmi les nouvelles priorités est Klebsiella pneumoniae, une bactérie associée à 790 000 décès en 2019 et responsable de 40 % des décès néonatals dus à une septicémie dans les pays à faible revenu », est-il indiqué dans le communiqué de l'OMS.
« Ce qui s'est généralement produit dans le passé, c'est que la recherche et le développement de vaccins ont été influencés par la rentabilité des nouveaux vaccins, explique le Dr Hasso-Agopsowicz. Cela signifie que les maladies qui touchent gravement les régions à faible revenu reçoivent malheureusement beaucoup moins d'attention », a-t-il déclaré. « Avec cette liste, nous espérons leur donner une orientation. Nous leur donnons la direction », a-t-il affirmé.
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