Recul des opérations pour hernies discales lombaires, d’après le BEH

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Publié le 21/09/2021
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Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) de la colonne lombaire d'une patiente de 30 ans souffrant d'une sciatique.

Imagerie par Résonance Magnétique (IRM) de la colonne lombaire d'une patiente de 30 ans souffrant d'une sciatique.
Crédit photo : SPL/PHANIE

Entre 2006 et 2014, les taux d’incidence des actes chirurgicaux pour hernies discales lombaires (HDL) ont baissé en moyenne de 3,8 % par an chez les hommes et de 3,3 % par an chez les femmes. L’article paru ce jour dans le Bulletin hebdomadaire épidémiologique (BEH) note toutefois que la baisse de ces interventions est variable selon les départements.

Ce travail s’appuie sur des données issues du Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information (PMSI) chez les sujets âgés de 20 à 64 ans. Il a aussi pris en compte des données territoriales permettant de connaître le ratio taux d’incidence du département/taux d’incidence national, ainsi que des facteurs professionnels (secteurs d’activité à risque), des informations locales sur l'offre de soins (chirurgiens, kinésithérapeutes…), et les taux d’urbanisation.

Recul le plus important en Maine-et-Loire

Le résultat de cette étude montre qu’en l’espace de 8 ans, dans cette tranche de population, le taux d’incidence des cas chirurgicaux de hernie discale lombaire en France est passé de 10,3 à 8,1 cas pour 10 000 personnes-années chez les hommes ; et de 7,0 à 5,9 cas chez les femmes. Dans l’ensemble, ces interventions sont plus fréquentes chez les 35-50 ans que dans les autres classes d'âge.

Parmi les départements montrant les baisses d’incidence les plus importantes de ces opérations chirurgicales, on note : le Maine-et-Loire, les Côtes-d’Armor, les Deux-Sèvres, l’Indre-et-Loire, la Charente-Maritime, les Pyrénées-Orientales, les Bouches-du-Rhône, la Nièvre, la Saône-et-Loire, la Haute et la Basse Corse, l’Ariège, la Meuse, les Vosges, etc. Dans certains départements, ce taux d'incidence a parfois baissé de plus de 10 % certaines années.

L'application des recos

Pour expliquer les baisses d’incidence de ces interventions, les auteurs de ce travail indiquent : « les médecins pourraient avoir tendance à proposer plus volontiers un traitement conservateur, par exemple dans le cas d’une lombalgie chronique dégénérative d’origine discogénique, facettaire ou mixte, sans radiculalgie, en l’absence de bénéfice de la chirurgie comparée à ce type de traitement associé à une rééducation intensive et une thérapie cognitive (Recommandation Haute Autorité de santé, 2015) ».

Les auteurs de l'article ajoutent encore : « notre étude a également montré que la densité médicale des chirurgiens était associée positivement au risque de chirurgie de HDL, chez les hommes uniquement ». En revanche, ce travail n’a pas établi de lien avec les autres spécialités, ni avec le taux d’urbanisation.

Des initiatives locales et régionales

Les auteurs de cette étude précisent : « d’autres facteurs non mesurés par le modèle pourraient également contribuer à cette variabilité spatiale. Il est possible que la prise en charge médicale (non chirurgicale) des patients puisse être hétérogène selon les départements. Citons par exemple, les programmes de restauration fonctionnelle du rachis ou encore le réseau Lombaction dans la région des Pays de la Loire qui s’inscrit dans cette démarche en proposant une prise en charge globale des patients souffrant de lombalgie chronique. »

Il a été aussi identifié une association de la chirurgie avec des facteurs contextuels, comme des secteurs d’activité tels que la construction, le transport et l’entreposage pour les hommes ; le commerce, les activités financières et d’assurance, et l’enseignement pour les femmes.


Source : lequotidiendumedecin.fr