Entretien avec Neil Bernard (Chiesi France)*

À l'hôpital, les appels d’offres devraient intégrer les critères environnementaux

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Publié le 16/06/2022

Pourquoi faudrait-il modifier les règles des appels d’offres ?

Les hôpitaux, lors des appels d’offres, sont tenus par les paramètres actuellement définis par les autorités. Le prix du médicament, et plus largement son impact budgétaire, est aujourd'hui le critère cardinal qui est pris en compte. Il serait logique d’offrir aux hôpitaux la possibilité d'étendre leurs critères de choix d'un produit aux paramètres environnementaux, par exemple l'impact carbone d'une solution thérapeutique, à valeur médicale équivalente entre plusieurs traitements. On pourrait aussi étendre ces critères de choix à des enjeux sociétaux et reconnaître un label comme celui de Société à mission ou des efforts réalisés pour une plus grande diversité. Il faudrait donc pouvoir se décider sur d'autres facteurs que le prix uniquement. 

Dans l'accord-cadre signe entre le leem et le CEPS, le lieu de production est désormais pris en compte. 

Il est effectivement possible de faire évoluer les situations. L'origine de fabrication est désormais intégrée aux paramètres de fixation du prix du médicament par le CEPS. La sécurité de la chaîne d'approvisionnement est également reconnue comme un facteur essentiel. Le choix peut donc aussi reposer sur des critères qualitatifs. Reste qu'à ce jour, l'accord-cadre n'a pas intégré de facteurs environnementaux. Le bénéfice thérapeutique doit bien sûr rester le critère majeur de décision de nos choix de santé. Mais la santé environnementale doit aussi être prise en compte et valorisée.

C'est-là un avantage compétitif. 

Oui et il s’agit également d’un engagement vertueux, en cohérence avec l’ambition de faire de la France un leader en matière de transition écologique. Il valorise les décisions de ceux qui s'engagent dans cette voie. Si tous les acteurs et parties prenantes s’inscrivent dans cette dynamique, l’ensemble du système en sortira gagnant. 

Votre engagement se traduit par l'adoption d'un nouveau gaz propulseur qui réduit l'empreinte carbone des inhalateurs doseurs pressurisés. 

Dans le cadre de notre objectif d'atteindre la neutralité carbone au niveau mondial en 2035, nous développons actuellement un nouvel aérosol-doseur médicamenteux à empreinte carbone minimum, qui devrait être mis à disposition des professionnels de santé et des patients d’ici à 2026. Nous sommes les premiers à nous être engagés sur ce sujet dès 2019. Nous sommes convaincus qu’il est de notre responsabilité de contribuer à rendre le secteur davantage résilient, en limitant notre impact carbone et sans faire de compromis quant aux alternatives thérapeutiques à apporter aux patients.

 

 

*Directeur des Affaires publiques, du Market Access et de la communication.


Source : lequotidiendumedecin.fr