Rapport Observatoire français des drogues et des tendances addictives

600 000 usagers de cocaïne contre 5 millions pour le cannabis et 400 000 pour la MDMA/ecstasy en France

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Publié le 30/03/2023

Crédit photo : Garo/Phanie

En France, 27,7 tonnes de cocaïne ont été saisies en 2022, contre 10,8 tonnes en 2011 alors que la quantité de cocaïne produite dans le monde est passée de 1 134 tonnes en 2010 à 1 982 tonnes en 2020. En Europe, la cocaïne représente un tiers du marché des stupéfiants, selon le dernier rapport publié le 27 mars par l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives. Alors que la France apparaissait comme un pays relativement peu consommateur au début des années 2000, elle se situe désormais parmi les pays européens affichant des niveaux de consommation dans l’année en hausse, dans le groupe restreint de pays comptant plus de 3 % d’usagers dans l’année parmi les jeunes adultes (15-34 ans). Depuis 2014, l’expérimentation de cocaïne régresse dans l’ensemble de la population mais elle est plus courante au-delà de 25 ans.

Une consommation de plus en plus rare chez les mineurs

Elle est de plus en plus rare parmi les mineurs : si, entre 2000 et 2014, la diffusion du produit avait plus que triplé parmi les adolescents de 17 ans (0,9 % en 2000 et 3,2 % en 2014), elle a connu une baisse sensible entre 2014 et 2022. En 2022, 1,4 % des 17 ans ont déjà consommé le produit, soit une baisse de moitié en 5 ans. Par rapport aux années 2000, l’initiation à la cocaïne n’est plus sexuellement différenciée à l’adolescence : en 2022, elle concerne tout autant les garçons et les filles, alors qu’elle était deux fois plus fréquente parmi les garçons au début des années 2000. Chez les adultes, l’usage de cocaïne s’est élargi : plutôt circonscrit à l’espace festif et aux catégories sociales les plus aisées il y a vingt ans, il s’est étendu à d’autres milieux sociaux. Cette pluralité des profils d’usagers se traduit aussi par la diversification des modes de consommation, sous forme sniffée (cocaïne-poudre), fumée/inhalée (cocaïne basée ou crack) ou injectée.

Crack, une consommation résiduelle

À l’inverse de l'expérimentation de la cocaïne, celle du crack reste résiduelle : du début des années 2000 jusqu’à la fin des années 2010, elle n’a jamais dépassé 1 %, quel que soit l’âge. En 2017, on comptait 0,7 % d’expérimentateurs parmi les adultes. Ce phénomène concerne donc des fractions spécifiques de population très pauvres, sans domicile fixe et donc visibles dans l'espace public. Il reste par ailleurs relativement circonscrit, en Île-de-France et dans les Antilles (Martinique, Guadeloupe et Guyane), contrairement aux usagers de cocaïne, qui ne sont pas toujours en grande précarité. Mais le « phénomène du crack » est très visible dans le nord-est parisien.


Source : lequotidiendumedecin.fr