Journée mondiale de l'asthme

Asthme et Covid-19, des liens ambivalents

Par
Publié le 10/05/2021
Article réservé aux abonnés
À l’occasion de la journée mondiale de l’asthme, la Fondation du souffle revient sur les liens entre Covid-19 et asthme. Elle souligne aussi l’impact potentiel de la pollution sur la propagation du SARS-CoV-2.

Crédit photo : GARO/ PHANIE

Les patients asthmatiques présentent-ils un risque accru d’infection par le SARS-CoV-2 ou de formes graves de Covid ? À l’occasion de la journée mondiale de l’asthme du 4 mai, la Fondation du souffle rassure : si les patients asthmatiques apparaissent particulièrement sensibles à certains virus respiratoires tels que les rhinovirus, ce n’est pas le cas avec les coronavirus. Ainsi, « il n’y a pas de surreprésentation de patients asthmatiques parmi les cas de Covid-19 », affirme-t-elle. Les premières données publiées sur le sujet suggéraient même que l’asthme était sous-représenté chez les patients Covid hospitalisés. De même, les asthmatiques hospitalisés pour Covid-19 ne présenteraient pas plus d’exacerbations qu’en temps normal.

En revanche, les sujets atteints d’asthme sévère pourraient bien s’avérer plus vulnérables au Covid-19. « L’asthme sévère pourrait être associé à un risque accru de décès chez les patients Covid-19 », reconnaît la fondation sur la base d’une étude anglaise publiée dans Nature et analysant, à partir des données du National Health Service (NHS), les facteurs de risque associés à 11 000 décès liés au Covid. Dans ce travail, l’asthme sévère (défini par l’utilisation récente d’un corticostéroïde oral) ressortait effectivement comme un élément péjoratif (HR > 1).

L’asthme sévère fait d’ailleurs partie des pathologies à risque de formes graves de Covid listées par la HAS et depuis le 1er mai, les patients concernés sont éligibles à la vaccination.

Alors que 80 % des asthmatiques identifient la pollution extérieure comme facteur aggravant, la Fondation du souffle revient par ailleurs sur l’impact potentiel de la pollution sur la propagation du SARS-CoV-2. Si les confinements successifs ont pu diminuer, au moins transitoirement, la pollution de l’air extérieur, la pollution de l’air intérieur « a au contraire augmenté », indique la fondation, rappelant que « les particules fines sont également présentes dans nos habitations, notamment au travers de nos méthodes de chauffage ».

Or « les particules fines (PM2,5), présentes dans l’air intérieur et extérieur, pourraient “véhiculer” les virus, et par conséquent, le SARS-CoV-2. » Une étude menée dans différentes régions du monde a en effet montré qu’en Chine, l’incidence du Covid-19 s’est avérée augmentée par les PM2,5. Mais, au-delà d’une facilitation de la transmission du virus par aérosol, la pollution atmosphérique, facteur d’inflammation connu, pourrait aussi « conduire à des formes plus graves et mortelles de Covid-19 » et « compliquer la guérison des patients ». De fait, la même étude a aussi mis en évidence, en Lombardie comme en Chine, une corrélation entre forte concentration de pollution et mortalité Covid élevée.


Source : lequotidiendumedecin.fr