Dans l'Hexagone, des progrès restent à faire en matière de dépistage du cancer du col de l'utérus. C’est ce qu’affirme Santé publique France, qui vient de mettre à jour ses estimations de la couverture du dépistage national à l’occasion de la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l’utérus.
Un taux de participation inférieur à 60%
Comme le rappelle l'agence de santé publique, 3 000 cas de cancers invasifs du col de l’utérus, dont 1 100 mortels (taux de survie à 5 ans de 63 % sur la période 2010-2015), sont diagnostiqués chaque année en France. Pourtant, on sait qu'« un dépistage régulier de toutes les femmes [de 25 à 65 ans] permettrait de réduire significativement le nombre de cas de cancers du col de l’utérus ». Ainsi, pour « toucher les femmes ne réalisant pas ou pas régulièrement un dépistage », un programme de dépistage national organisé a été mis en place en 2018.
Malgré ces dispositions, la couverture nationale du dépistage reste insuffisante. En effet, sur la période 2018-2020, la participation de l’ensemble des femmes âgées de 25 à 65 ans n’excède pas 59 %. Un chiffre bien au-dessous de la barre des « 70 % préconisés par l’Union européenne », déplore Santé publique France dans un communiqué.
L'Île-de-France à la traîne
Ce constat reste valable dans l'ensemble des tranches d’âge. Même chez les femmes de 25 à 45 ans, qui participent le plus au dépistage, la couverture reste de l’ordre de 65 %. Chez les 60-65 ans, cet indicateur tomberait jusqu’à 45 %, l’adhésion au dépistage diminuant « de manière importante avec l’âge à partir de 50 ans ».
Certains territoires apparaissent par ailleurs particulièrement concernés par ce retard. C'est le cas des régions d’Outre-mer (La Réunion exceptée) mais aussi de certaines zones d’Île-de-France (Seine-Saint-Denis, Val d’Oise, Val de Marne), où des couvertures de moins de 50 % sont relevées.
L'impact du covid limité
Cependant, le tableau n’apparaît pas si noir. D’abord car la tendance est globalement plutôt à l’augmentation de la participation – celle-ci ayant progressé d’un point par rapport à la période triennale précédente (2017-2019). Et ce, malgré la pandémie de Covid-19 et le fort recul du dépistage entre mars et mai 2020. « La crise sanitaire liée au COVID-19 ne semble pas avoir eu d’impact notable sur la couverture du dépistage du cancer du col de l’utérus, dans la mesure où il y a eu un rattrapage au cours des mois qui ont suivi [le confinement du printemps 2020] », rassure Santé publique France.
En outre, les chiffres atteints notamment dans les premiers territoires à avoir implémenté le dépistage organisé autorisent un peu d’optimisme. De fait, l’Isère et le Haut-Rhin, « départements de l’Hexagone où un programme de dépistage organisé existe depuis de nombreuses années », enregistrent des couvertures supérieures à 67 %.
La vaccination ne progresse pas assez vite
Autre progrès : « l’intégration du test HPV dans le programme national de dépistage [recommandé depuis 2020 car plus efficace que l'examen cytologique classique chez les femmes de plus de 30 ans N.D.L.R.] se fait rapidement », se félicite Santé publique France. Car début 2021, 65 % des tests de dépistage consistaient en des tests HPV – contre 25 % l’année précédente, et même 1 % en 2019.
Parallèlement au dépistage, la vaccination contre l’HPV – mesure complémentaire de lutte contre le cancer du col de l’utérus – a également progressé en 2020. Mais ce, encore trop discrètement alors même que plusieurs études ont récemment confirmé son efficacité préventive vis-à-vis des lésions cancéreuses. « En 2020, [la couverture vaccinale] était estimée à 41 % pour une dose à 15 ans (vs. 35 % en 2019) et 33 % pour le schéma complet à 16 ans (vs. 28 % en 2019) », rapporte Santé publique France.
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