Santé sexuelle

IST, la HAS appelle à renforcer la notification au(x) partenaire(s)

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Publié le 09/03/2023
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Alors qu'après un diagnostic d'IST, la notification au(x) partenaire(s) demeure insuffisante, la Haute Autorité de santé publie des recommandations pour encourager cette démarche. Elle préconise notamment de faire évoluer le cadre législatif pour permettre aux médecins d'être davantage proactifs.

Crédit photo : BURGER / PHANIE

Alors que les IST bactériennes sont en hausse et que l’épidémie de VIH reste active, la Haute Autorité de santé (HAS) vient d’émettre des recommandations pour encourager la notification au partenaire.

Ni déclaration obligatoire, ni mise en garde en amont, la notification au partenaire (NP) consiste, après un diagnostic d’IST, à ce que le patient en informe son ou ses partenaires sexuels pour les conduire à se faire dépister et à bénéficier dans certains cas d'un traitement approprié.

Il s’agit « d’un outil de prévention majeur » à même « de casser les chaînes de transmission », souligne la HAS. D’où une volonté affichée de renforcer l’implication des professionnels de santé dans cette démarche, même si dans le cadre législatif actuel, la notification en elle-même reste forcément du ressort du patient.

Une démarche à systématiser pour la plupart des IST

« La question du ou des partenaire(s) doit être systématiquement évoquée par le professionnel de santé à l'occasion d'un diagnostic d'IST » préconise la HAS qui détaille par ailleurs les infections devant faire l'objet d'une notification.

Globalement, « la NP, est systématiquement recommandée pour les IST curables et/ou pour lesquelles un traitement préventif et/ou chronique peut annuler ou réduire le risque de transmission et/ou la chronicisation ou les complications graves liées à l’infection », résume la HAS. Soit, pour les IST bactériennes : les infections à Chlamydia trachomatis (dont LGV), à Neisseria gonorrhoeae, à Mycoplasma genitalium, le chancre mou et la donovanose ; pour les IST virales : les infections à VIH, VHA, VHB et VHC ; et pour les IST parasitaires le Trichomonas vaginalis.

Pour le HPV et les infections à HSV-1, HSV-2 (en dehors des cas où la partenaire est une femme enceinte où la notification est préconisée), « la démarche de NP doit être laissée à l’appréciation du professionnel de santé (…) au regard des bénéfices et des risques induits pour le patient index ou son (ses) partenaire(s) ».

L'ancienneté des relations sexuelles à prendre en compte varie selon l’IST considérée : si la notification ne concerne que les partenaires actuels pour le Mycoplasme ou le Trichomonas, elle peut remonter jusqu’à 1 an pour la syphilis précoce.

La HAS insiste aussi sur le fait que la notification doit être réalisée sans délai « si le risque de transmission ou de conséquences sévères pour le(s) partenaire(s) est élevé, si des mesures préventives peuvent être proposées ou lorsque la partenaire est une femme enceinte ou allaitante afin d'éviter tout risque de transmission pour le fœtus ou le nouveau-né ».

Des évolutions du cadre législatif recommandées

À terme la HAS plaide aussi pour l’évolution du cadre législatif sur le secret médical afin de permettre aux professionnels de santé d’être davantage partie prenant dans la notification proprement dite. Ces évolutions « devraient permettre que la notification soit réalisée par un tiers (professionnel de santé, associatifs, médiateurs…) lorsque le patient infecté ne peut pas le faire, pour des raisons qui lui appartiennent et malgré tous les efforts effectués pour l'encourager en ce sens ». Ce relais serait pris à la demande du patient et avec son consentement libre et éclairé.

La HAS recommande par ailleurs une évolution de la réglementation pour autoriser le traitement accéléré des partenaires (TAP) qui consiste à remettre au patient index une ordonnance au profit d'un partenaire, sans consultation préalable de ce dernier.

IST

Source : lequotidiendumedecin.fr