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Jérôme Goeminne, DG de CH : "Derrière le directeur bashing se cache le politique bashing"

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Publié le 06/02/2020
Contrepoints

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Crédit photo : F. Millet

"J'en appelle aux pouvoirs publics à enfin débloquer la situation et à ouvrir des négociations", s'indigne le Pr Rémi Salomon, invité des Contrepoints de la Santé le 31 janvier dernier. Outre la démission des chefs de services "au bord des larmes", le nouveau président de la CME de l'AP-HP dénonce la grève du codage ("qui met en cause la T2A") qui représente selon lui une vraie menace pour l'équilibre financier de l'AP. Selon les invités de la table-ronde, tout semble à revoir : le management, les carrières, l'association des médecins à la gouvernance, toutes les missions de l'hôpital. Selon Jérome Goeminne, DG du GHT Coeur Grand Est, "il faut mettre des injonctions. C'est en train de se faire avec les CPTS. Et même si les gens râlent, cela fonctionne bien." Le par ailleurs directeur du centre hospitalier de Verdun demande une régulation de l'installation des médecins dans les déserts médicaux. Et appelle à un plan Marshall de l'hôpital. Aussi il dénonce le "directeur bashing" derrière lequel se cache "le politique bashing". Car "la plupart des directeurs d'hôpitaux travaillent en concertation avec les médecins sur le terrain". Surtout le directeur appelle à se méfier à "ne pas trop pousser l'autonomie de gestion" qui inciterait à aller vers la concurrence. Cédric Lussiez, directeur du centre hospitalier Nord Essonne va dans le même sens que son confrère : "Même si on a besoin d'une vraie autonomie réclamée par les médecins, on doit mesurer cette dernière pour ne pas aller vers une dégradation du sentiment collectif". Concernant la problématique organisationnelle, Cédric Lussiez dénonce le fait que les internes restent dans les CHU et ne soient pas envoyés dans les hôpitaux généraux. Ce manque de moyens en personnel crée évidemment des distorsions entre les établissements. Malgré les primes octroyées par le plan Hôpital de novembre dernier, sur le terrain la colère gronde donc toujours. Quelle solution apporter ? "Dans les pays d'Europe du Nord où l'hôpital public fonctionne bien, explique Cédric Lussiez, c'est parce que les soins primaires sont mieux organisés." Comment le Gouvernement peut-il répondre plus vite à ces attentes ?


Source : lequotidiendumedecin.fr