Les mesures exposées par Emmanuel Macron en début de semaine n’ont pas fini de faire parler d’elles. Dans deux avis qui viennent d’être publiés, la HAS revient sur certaines annonces phares du chef de l’État.
Sans surprise, concernant l’obligation vaccinale pour les soignants, la HAS, qui avait déjà appelé la semaine dernière à « envisager sans délai l’obligation vaccinale de l’ensemble des professionnels en contact avec des personnes vulnérables », salue la mesure. Devant l’évolution défavorable du contexte épidémiologique, l’efficacité des vaccins anti-Covid-19 et le niveau insuffisant de la couverture vaccinale des professionnels en contact avec des personnes vulnérables, l’instance estime en effet « que l’obligation vaccinale [des soignants] revêt un enjeu éthique autant que de santé publique, et que sa mise en place est justifiée au regard de ces enjeux ».
En outre, saisie sur le projet de loi qui devrait être examiné très prochainement par le Parlement, la HAS précise la liste des professionnels concernés. Il s’agit des personnes travaillant de manière régulière dans les établissements de santé, sociaux ou médico-sociaux et des professionnels de santé de ville et leurs collaborateurs, mais aussi des autres professionnels intervenant au domicile des personnes vulnérables, des sapeurs-pompiers et des marins-pompiers, des pilotes et personnels navigants de la sécurité civile, de certains militaires, des membres d’associations agréées de sécurité civile et des ambulanciers.
Étendre l’obligation vaccinale
Mais surtout, la HAS réitère sa recommandation d’ouvrir rapidement le débat sur une extension de l'obligation vaccinale à d’autres publics. Du fait de la couverture vaccinale insuffisante de la population de plus de 80 ans, qui stagne depuis plusieurs semaines aux alentours de 80 %, l’autorité sanitaire considère en particulier « que l’extension de l’obligation vaccinale pourrait être envisagée dans un premier temps pour les personnes vulnérables ». Avant d'être éventuellement imposée à « l’ensemble des professionnels en contact avec le public ». La HAS évoque même la possibilité de rendre obligatoire la vaccination anti-Covid-19 en population générale. Et ce en fonction de l’évolution de la couverture vaccinale des Français, de la dynamique épidémique dans l'Hexagone et de son impact possible sur le système sanitaire.
Pas assez de données à ce stade pour proposer un rappel
En revanche, concernant l'administration d'un rappel vaccinal dès la rentrée, la HAS apparaît plus réservée. Tout en « prenant acte de l'annonce par le président de la République de la mise en place d'une campagne de rappel vaccinal chez les personnes ayant été primovaccinées prioritairement dès les mois de janvier et février 2021, qui représentent la population la plus vulnérable et la plus âgée », l'autorité sanitaire affirme qu' « il n‘y a pas lieu pour le moment de proposer une dose de rappel en population générale ».
Pour l’autorité sanitaire, les données manquent encore pour recommander une troisième dose (ou une deuxième, pour les personnes vaccinées par le vaccin de Janssen ou après à une infection à SARS-CoV-2 documentée). Et ce malgré les récentes déclarations de Pfizer en faveur d’un rappel. « S’il paraît très probable qu’une injection de rappel procurera effectivement un effet boost […], les données disponibles à ce jour ne permettent pas d’évaluer précisément l’impact ni la nécessité d’un tel rappel sur la prévention des échecs vaccinaux », souligne l’instance. Un argument d’ailleurs déjà avancé mercredi par l’Agence européenne du médicament (EMA).
Aussi la HAS préconise-t-elle plutôt de lancer plus d’investigations. En particulier, l’instance incite à surveiller l’évolution du nombre d’infections de sujets vaccinés, à identifier au plus vite toutes les situations de baisse de la protection vaccinale et à s’assurer de la bonne tolérance d’un rappel. « La pertinence d’un rappel en population générale pourrait être établie si une diminution de la protection contre la Covid-19 dans le temps était mise en évidence sur la base d’échecs vaccinaux constatés en vie réelle (et pas seulement sur la base d’une baisse du taux d’anticorps) ou si un nouveau variant "résistant" aux vaccins actuellement disponibles émergeait sur le territoire », plaide l’autorité. Des études seraient déjà en cours.
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