Les consultations liées à la santé mentale en forte augmentation chez les généralistes

Par
Publié le 15/03/2021
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : GARO/PHANIE

Les craintes de voir se développer une « vague psychiatrique », consécutive à la crise sanitaire qui dure depuis maintenant un an sont bien réelles en France, et l’activité des médecins généralistes reflète ce phénomène. En effet, d’après les résultats du quatrième panel d’observation des pratiques et des conditions d’exercice en médecine générale, publiée par la Drees ce vendredi et qui portait sur la période du deuxième confinement, les demandes de soins liés à la santé mentale sont en hausse. Les consultations pour stress, troubles anxieux ou dépressifs sont bien plus soutenues qu’avant l’épidémie. « 72 % des médecins généralistes estiment que ces demandes sont plus fréquentes qu’à l’ordinaire et 16 % que le nombre de ces consultations a augmenté de plus de 50 % », souligne l’étude. Déjà lors du premier confinement, 55 % des médecins déclaraient des demandes de soins liés à la santé mentale plus fréquente.

Les généralistes femmes et les plus jeunes réalisent davantage de consultations pour des motifs liés à la santé mentale. Par exemple, 81 % des médecins de moins de 50 ans font état d’une augmentation des consultations pour ces motifs en novembre-décembre, contre 65 % des médecins de 60 ans ou plus. « Cela pourrait peut-être s’expliquer par la composition de la patientèle des médecins : les médecins plus jeunes reçoivent en moyenne des patients plus jeunes, pour lesquels la santé mentale s’est plus souvent dégradée depuis le début de l’épidémie de Covid-19 », explique la Drees.

Les jeunes plus touchés

En effet, d’après une deuxième étude de l’institut statistique paru ce vendredi, les syndromes dépressifs ont augmenté dans la population française au moment du premier confinement, et particulièrement chez les jeunes. Les 15-24 ans sont 22 % à déclarer des symptômes évocateurs d’un état dépressif, soit le double de 2019. L’augmentation des états dépressifs est également plus forte chez les femmes, 15,8 % en 2020, contre 12,5 % l’année précédente. Ces syndromes peuvent être liés à une situation financière dégradée mais également au fait d’avoir contracté le Covid ou aux conditions de logement. « Ainsi, plus d’une personne sur cinq logeant dans un appartement sans balcon présente un syndrome dépressif », note l’étude. Avoir été confiné hors de chez soi, chez son conjoint ou partenaire, ou chez ses parents, est également associé à un risque accru. Tout comme le fait de vivre dans des foyers surpeuplés ou à l’inverse de vivre seul, ou seul avec son ou ses enfants.

D’après l’étude sur l’activité des généralistes, la situation épidémique dans la région d’activité a aussi un impact. Les médecins exerçant dans les zones où l’intensité épidémique est élevée constatent un peu plus souvent une hausse des demandes de soins pour stress, troubles anxieux ou dépressifs (77 % des médecins exerçant dans les départements les plus touchés sont concernés, contre 71 % pour les autres médecins).


Source : lequotidiendumedecin.fr