Les Franciliens un peu moins exposés aux bruits selon la nouvelle cartographie Bruitparif

Publié le 15/01/2024
Carte d'exposition au bruit généré par le trafic routier en journée en Île-de-France

Carte d'exposition au bruit généré par le trafic routier en journée en Île-de-France
Crédit photo : Bruitparif

Les habitants d’Île-de-France sont un peu moins exposés aux bruits liés aux transports, d’après la nouvelle cartographie publiée ce vendredi 12 janvier par Bruitparif, l'observatoire du bruit en Île-de-France. Selon l’évaluation faite par cette association, les politiques publiques en matière de réduction du bruit ont porté leur fruit : la perte d’espérance de vie en bonne santé liée à l’exposition au bruit des Franciliens n’est plus de 10,7 mois comme il y a 5 ans, mais de 9,7 mois.

Les cartographes se sont appuyés sur des données de modélisation – données du trafic, caractéristiques de la chaussée, vitesses, composition du parc automobile, etc.- pour déterminer si chaque zone dépasse ou non les différents seuils fixés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la loi française. Ces seuils d’exposition maximale varient en fonction de la source de bruit et du moment de la journée (ils sont plus faibles la nuit). Aussi Bruitparif a-t-il réalisé des cartes pour chaque type d’exposition : réseau routier, réseau ferré et transport aérien. Il est possible de naviguer dans les différentes cartes à cette adresse.

La route, principale source de bruit

La principale source d’exposition au bruit est, sans surprise, les axes routiers. En journée, 8,6 millions de Franciliens, soit 80,6 % de la population, sont exposés à des niveaux d’exposition au bruit routier qui dépassent les recommandations de l’OMS, à savoir 53 décibels (DB). Cette tendance se retrouve dans la proportion de personnes exposées à des niveaux sonores dépassant les valeurs limites légales françaises de bruit routier (68 dB) : 9, 7 % soit plus d’un million d’habitants. Bruitparif note une évolution positive puisque ce dernier indicateur a diminué depuis le dernier exercice, il y a cinq ans, quand 10,8 % des Franciliens étaient exposés à plus de 68 dB. « Il y a eu un effet méthode, concède néanmoins la présidente de Bruitparif, Fanny Mietlicki. La mise en place de la méthode européenne Cnossoss* a conduit à réduire les estimations. »

Au cours de la nuit, 3,8 % des habitants restent exposés, en façade de leurs logements, à des niveaux de bruit supérieurs au seuil légal nocturne de 62 dB. L’exposition au bruit routier est très inégalement répartie, avec une surexposition des habitants du Grand Paris, comparés à ceux des autres agglomérations. En moyenne 11,5 % de la population de Paris et des communes limitrophes dépassent les seuils d’exposition, contre 4 % en moyenne dans le reste de l’Île-de-France.

Le bruit aérien, en hausse

Le transport aérien est la seconde source d’exposition au bruit, après le transport routier, puisque 473 000 habitants, soit 4, 5 % de la population francilienne, se trouvent au-dessus de la valeur réglementaire de 55 décibels, et 19 % sont au-dessus de l’indice de qualité fixé par l’OMS. Pour la nuit, malgré le couvre-feu mis en place à l’aéroport d’Orly, 190 000 habitants restent au-dessus du seuil de bruit légal de 50 dB, et près de 10 % au-dessus de l’objectif de qualité de l’OMS. « Sur le bruit aérien, les chiffres sont plutôt en hausse », regrette Fanny Mietlicky, qui pointe du doigt l’urbanisation croissante des zones survolées et l’augmentation du trafic aérien.

L’exposition au bruit ferré a, elle, fortement décliné, puisque seulement 39 000 Franciliens y sont désormais exposés au-delà de la valeur seuil, à savoir 73 dB pour la journée. La nuit, le même nombre est exposé à des niveaux supérieurs aux normes. « Ce nombre a fortement diminué en 5 ans, grâce à l’amélioration du matériel roulant et à la construction d’aménagement comme des murs antibruit », se félicite Fanny Mietlicky.

Le travail de Bruitparif ne porte que sur une partie seulement des sources de bruits en Île-de-France, et ne comprend pas les autres sources telles que les activités professionnelles ou récréatives. Ce choix correspond aux exigences de la directive européenne de 2002 qui demande aux États membres d’établir des diagnostics de toutes leurs infrastructures de transport. « Ces diagnostics doivent servir à établir des politiques de santé publique autour de la protection contre le bruit », précise Fanny Mietlicki.

Les relevés de Bruitparif couvrent 433 communes regroupant 10,5 millions de Franciliens, soit 86 % de la population d’Île de France.

*La méthode Cnossos 2020 consiste à déterminer les 50 % de façades les plus exposées d'un bâtiment et à répartir la population de ce bâtiment sur ces façades.


Source : lequotidiendumedecin.fr