Revers pour Pfizer dans la recherche d'un nouveau médicament contre l'obésité. Son agoniste de GLP-1, le danuglipron, testé dans l'obésité, a provoqué un taux élevé d'effets indésirables lors d'un essai clinique de phase 2b, si bien qu'il ne sera pas testé en phase 3, a indiqué le géant pharmaceutique américain par communiqué.
La particularité du danuglipron est d'être administré par voie orale grâce à des comprimés, deux fois par jour, et non par injection. Il se distingue en cela des autres agonistes injectables de GLP-1 sur le marché : Ozempic contre le diabète et Wegovy contre l'obésité, tous deux fabriqués à base de sémaglutide par Novo Nordisk, et Mounjaro (contre le diabète) et Zepbound (obésité) de Eli Lilly, à base de tirzépatide.
L'essai clinique de Pfizer, dont les résultats sont publiés dans le Jama Network Open, comprenait 411 participants obèses, n'ayant pas de diabète de type 2. Les effets indésirables étaient similaires à ceux attendus pour un médicament de ce type, mais « des taux élevés ont été observés, jusqu'à 73 % de nausées, 47 % de vomissements et 25 % de diarrhées », rapporte le laboratoire. Le traitement a été arrêté par plus de la moitié des participants l'ayant reçu (versus 40 % dans le groupe placebo).
Il a en revanche entraîné une perte de poids de 8 % à 13 % à 32 semaines, et de 5 % à 9,5 % à 26 semaines.
Vers un changement de posologie
Alors que l'essai en question testait la prise de ces comprimés deux fois par jour, Pfizer a déclaré vouloir se concentrer sur une nouvelle formule une fois par jour.
« Nous pensons qu'une formule améliorée de danuglipron prise une fois par jour pourrait jouer un rôle important dans le traitement de l'obésité », a déclaré dans un communiqué Mikael Dolsten, haut responsable chez Pfizer. En attendant, cette annonce s'est traduite par une chute de l'action de Pfizer à la bourse de New York.
Aux États-Unis, où 40 % de la population souffre d'obésité, l'engouement pour les agonistes de GLP-1 est tel qu'il devient difficile de se les procurer. Après des ruptures de stocks d'Ozempic, l'Agence américaine des médicaments (FDA) vient de classer le sémaglutide et la tirzépatide comme étant actuellement en « pénurie ».
Conséquence : cette désignation lève certaines restrictions, ce qui permet à des entreprises de faire des préparations qui sont des copies de médicaments autorisés, parfois moins chères, mais moins contrôlées. « Les préparations (pharmaceutiques) posent un risque accru pour les patients par rapport aux médicaments autorisés par la FDA parce qu'ils ne subissent pas avant la mise sur le marché une évaluation en matière de sécurité, d'efficacité ou de qualité », rappellent les autorités sanitaires américaines.
Par ailleurs, en Europe, le comité d'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) vient de demander plus de données aux producteurs d'analogues du GLP-1 afin d'approfondir son évaluation sur les pensées suicidaires chez certains patients sous traitement, a rapporté l'Agence européenne du médicament (EMA) dans un communiqué.
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