Gynécologie

Plus d’une IVG sur trois pratiquée en ville en 2021

Par
Publié le 27/09/2022

Le nombre d’IVG pratiquées en France chaque année est relativement stable depuis une quinzaine d’années, mais la part de celles réalisées en ville et de manière médicamenteuse continue d’augmenter.

Crédit photo : GARO/PHANIE

Depuis leur autorisation en 2005, les IVG hors établissement de santé continuent de gagner du terrain. En effet d’après les derniers chiffres de la direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), en 2021 plus d’une IVG sur trois est pratiquée en cabinet de ville ou en centre de santé ou de planification. En tout ce sont donc 76 609 IVG qui ont eu lieu en ville l’année dernière, dont 67 448 en cabinet libéral, contre 62 100 en 2019 (voir tableau).

Parallèlement, le nombre d’IVG réalisées en établissements de santé poursuit sa baisse avec 146 700 en 2021 contre 171 000 en 2019, mais reste tout de même majoritaire (deux sur trois). Parmi les IVG réalisées dans un établissement de santé, neuf sur dix le sont dans le secteur public, « en lien avec la diminution du nombre de maternités privées (qui réalisent aussi de moins en moins d’accouchements) », souligne la Drees.

Au-delà du lieu, sur la méthode, l’IVG médicamenteuse représente une part toujours plus importante, plus de trois quarts de celles réalisées en 2021 (76 %), contre 68 % en 2019. Elle est de plus en plus utilisée en établissement de santé où elle représente 65 % des IVG en 2021.

Alors que les délais de recours à l’IVG ont été allongés en mars dernier, passant de 12 à 14 semaines de grossesse pour une IVG instrumentale, les données de la Drees renseignent également sur l’âge gestationnel moyen des IVG réalisées en établissements de santé. En 2021, 55 % des IVG sont ainsi réalisées avant huit semaines d’aménorrhée. Pour les IVG médicamenteuses, 76 % ont lieu à moins de huit SA. La part des IVG instrumentales pratiquées à partir de douze SA est de 18 %.

« Les IVG réalisées « tardivement » peuvent en partie rendre compte des difficultés de parcours et d’accès, liées à une offre insuffisante ou à une méconnaissance du système de santé par les femmes concernées », avance la Drees. Même si, les auteures ajoutent qu’il est difficile de caractériser ces difficultés en l’absence d’informations sur l’évolution du nombre d’IVG souhaitées mais non réalisées du fait de problème d’accès ou réalisées hors délais à l’étranger.

Une baisse du recours chez les plus jeunes

Globalement, le nombre d’IVG en France reste stable. Il s’élève à 223 300 en 2021 et oscille autour de 225 000 par an depuis le milieu des années 2000. Le taux global de recours est lui aussi stable, à 15,5 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans (15,4 en 2020). L’indice conjoncturel d’avortement (le nombre moyen théorique d’IVG que connaîtrait une femme tout au long de sa vie selon les taux de recours par âge de l’année considérée) reste à 0,55.

Mais malgré un taux global stable on constate des évolutions selon les tranches d’âge. Dans le détail, c’est chez les femmes de 20 à 29 ans que les IVG restent les plus fréquentes : 24,8 ‰ parmi les 20-24 ans et 27,2 ‰ parmi les 25-29 ans, contre une moyenne de 12,2 ‰ pour celles de 30 à 49 ans et 8,6 ‰ pour celles de 15 à 19 ans. Le taux de recours continue de baisser avant 25 ans. Chez les moins de 20 ans notamment le taux est passé de 8,7 ‰ en 2014 à 6,0 ‰ en 2019 puis à 4,9 ‰ en 2021 pour les mineures, et de 21,5 ‰ à 17,2 ‰ puis à 14,3 ‰ pour les 18-19 ans. Chez les 25-29 ans, le taux de recours est stable, on remarque en revanche une légère tendance à la hausse au-delà de 30 ans.

Du côté des disparités régionales, elles demeurent, avec des taux de recours standardisés qui varient presque du simple au double d’une région à l’autre. En France métropolitaine, on retrouve les mêmes extrémités qu'en 2020 avec d’un côté un taux de 11,5 ‰ pour les femmes de 15 à 49 ans dans les Pays de la Loire et de l’autre un taux à 22,1 ‰ en Provence-Alpes-Côte d’Azur. « En France métropolitaine, toutes les régions présentent des taux de recours en baisse depuis deux ans, au moins jusqu’à 25 ans », ajoute la Drees. Dans les DROM, au contraire, l’évolution, qu’elle soit globale ou par groupe d’âge, est encore à la hausse – à l’exception de Mayotte. Les chiffres montrent également que 81 % des femmes réalisent leur IVG dans leur département de résidence. 


Source : lequotidiendumedecin.fr