Deux poids, deux mesures. Le Gouvernement a tenu bon pour instaurer le paquet de cigarettes neutres à partir de mai 2016, malgré les protestations des industriels, des buralistes et des députés qui les soutenaient. Mais l’Assemblée nationale a donné (entière) satisfaction aux producteurs et négociants viticoles en assouplissant les règles de publicité pour l’alcool. La ministre de la Santé a regretté « une modification profonde de la loi Evin ».
Concernant le paquet neutre, il aura la même forme, la même taille, la même couleur et typographie. Il conservera le nom de la marque. Cette mesure a déjà été appliquée en Autralie fin 2012. L’Irlande et le Royaume-Uni viennent de voter le même type de loi. En France, les détracteurs de cette réforme soutiennent les buralistes qui créent du lien social, notamment dans les régions rurales. Ils y voient aussi une incitation des consommateurs à s’approvisionner sur le marché parallèle. Marisol Touraine pour sa part a rappelé que la consommation de tabac baisse dans les autres pays européens. Mais elle augmente en France. Et de rappeler les chiffres : 78 000 morts par an, soit plus de 200 morts par jour.
En quoi consiste la réforme de la loi Evin (1991) ? L’article du projet de loi de santé voté le mardi 24 novembre à l’Assemblée nationale vise à distinguer la publicité sur les boissons alcoolisées (encadrée depuis 1991) et l’information œnologique. Selon Audrey Bourolleau, déléguée générale de Vin et société, représentant le milieu viticole, « toute évocation du vin n’est pas forcément de la publicité ». Elle a relévé la contradiction de l’Etat. Celui-ci ne consacre que 5 millions d’euros à la prévention de l’alcoolisme alors que la filière lui rapporte 11 milliards d’euros.
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