Covid-19

SARS-CoV-2 : les réinfections de plus en plus fréquentes

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Publié le 04/04/2022
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Selon le dernier point épidémiologique de Santé publique France, la proportion des cas de réinfection est en hausse en France. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer le phénomène.

La fréquence des réinfections possibles par le SARS-CoV-2 augmente en France. Et ce, très « nettement ». C’est ce que suggère Santé publique France (SPF) à l'occasion de la parution de son dernier point épidémiologique.

Une dynamique de hausse initiée dès décembre 2021

En fait, pour SPF, cette tendance à l’augmentation de la proportion de cas possibles de réinfection parmi les nouveaux cas de Covid-19 aurait commencé à se dégager dès la fin de l’année 2021. Car en un an (entre mars 2021 et mars 2022) sur les près de 686 000 personnes ayant présenté deux tests Covid positifs à au moins 60 jours d’intervalle, plus de 95 % ont été enregistrés « depuis le 6 décembre », précise l’agence.

En outre, alors que la situation semblait s’être stabilisée début  2022, cette dynamique de hausse a repris dès la fin du mois de janvier. Si bien que mi-mars, et plus précisément en semaine 11, « la proportion des cas possibles de réinfections (…) représentait 5,4 % de l’ensemble des cas confirmés de Covid-19 », contre moins de 3 % en janvier.

La baisse de l'immunité en cause ?

Pour expliquer le phénomène, trois hypothèses sont évoquées, la première concernant la diminution de l’immunité au cours du temps. « Il semble vraisemblable que l’atténuation de la réponse immunitaire post-infectieuse ou post-vaccinale au sein de la population française joue un rôle dans cette nette augmentation de la fréquence des cas possibles de réinfections, notamment chez les personnes n’ayant pas eu de dose de rappel du vaccin anti-Covid-19 », avance SPF. Car le délai entre les deux infections apparaît généralement long : de 242 jours en moyenne, et entre 6 mois et un an dans plus de 60 % des cas.

Cependant, comme le précisait l’agence lors de son point presse du 1er avril, ce rôle potentiel de l’immunité reste à vérifier. Une analyse du statut vaccinal des personnes réinfectées serait à cet effet en cours.

Arrivée d'Omicron et rebond épidémique

Quoi qu’il en soit, « il est également très probable que la très forte diffusion en France du variant Omicron, caractérisé par une transmissibilité accrue et un échappement immunitaire important, amplifie ce phénomène », affirme l’agence. D’autant que l’installation de la dynamique d’accroissement des réinfections coïncide avec l’arrivée en France du variant. « 88 % des cas possibles de réinfection avaient (au 20 mars) un résultat évocateur d’Omicron », souligne aussi SPF.

Enfin, « la reprise à la hausse de la circulation du SARS-CoV-2 observée depuis plusieurs semaines en France et l’émergence du sous-lignage d’Omicron BA.2, majoritaire depuis la semaine 09-2 022 sont deux facteurs pouvant jouer un rôle dans la tendance actuelle à l’augmentation du nombre de réinfections ».

Pas de signal inquiétant concernant des infections par BA.1 puis par BA.2

À noter, que les infections par BA.1 puis par BA.2 resteraient largement minoritaires. « Plusieurs études récentes ont mis en évidence la possibilité de survenue d’une réinfection par BA.2 suite à une infection par BA.1, y compris dans un délai très court (inférieur à 60 jours). Néanmoins elles se rejoignent sur le fait qu’il s’agit vraisemblablement d’évènements rares », explique Santé publique France. En France les infections par Omicron suivies de réinfections également par Omicron représentent d’ailleurs moins d’1 % des cas possibles de réinfections. De plus, « la part des réinfections possibles survenues dans un délai court (entre 60 et 89 jours) a diminué depuis l’introduction d’Omicron ».

Les jeunes adultes et les professionnels de santé davantage concernés

Quoi qu’il en soit, depuis janvier, les professionnels de santé et les jeunes adultes restent les plus touchés par les réinfections. De fait, « 50 % des cas possibles de réinfection étaient âgés de 18 à 40 ans », estime l’agence. « Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette observation, notamment une surexposition à l’infection par le SARS-CoV-2 du fait de l’activité professionnelle et/ou d’une moindre adhésion aux mesures barrières et à la distanciation sociale, ou encore une couverture vaccinale plus faible chez les 18-40 ans, par rapport aux populations plus âgées chez qui la couverture vaccinale de la dose de rappel est la plus élevée. »


Source : lequotidiendumedecin.fr