Été 2022 : un été meurtrier ? Alors que les températures viennent de baisser sur l’ensemble du pays - plus aucun département ne se trouvant sous vigilance orange canicule depuis le 14 août - Santé publique France publie ce 18 août un point sur l'impact de la canicule sur la santé de la population et fait état de décès au travail potentiellement liés aux fortes chaleurs.
En effet, la direction générale du travail a notifié à l’agence de santé publique deux accidents du travail mortels « en lien possible avec la chaleur » : « un observé pendant la vague de chaleur de juillet, et un pendant cette nouvelle vague de chaleur », rapporte Santé publique France. Selon l’AFP, ces deux décès s'ajouteraient à d’autres cas suspects évoqués par l'agence dans de précédents bulletins. Ce qui porterait le total à six accidents du travail mortels liés à la canicule – ce bilan restant à consolider.
Un excès de mortalité important cet été 2022 ?
Et hormis ces décès au travail, l’été semble plus globalement associé à une mortalité élevée. « En semaines 27 à 29 (du 4 au 24 juillet), au niveau national, le système de surveillance non spécifique des urgences et des décès Sursaud® observe un excès de mortalité toutes causes de l’ordre de +20 % », indique Santé publique France.
Toutefois, ce chiffre ne relève encore que d’une surveillance non spécifique des décès, et ne permet pour le moment pas de distinguer les morts directement causées par la chaleur. En fait, « un bilan spécifique de l’impact des vagues de chaleur sur la mortalité sera publié en septembre sur la base de données consolidées, prenant en compte l’ensemble des vagues de chaleur de l’été, ainsi que l’épidémie de COVID-19 concomitante », promet Santé publique France dans son point. Cette estimation de la mortalité liée à la canicule sera réalisé « en comparant la mortalité a observée (pendant les vagues de chaleur) à la mortalité qu’on aurait attendue sur la même période en l’absence de canicule » une fois que les épisodes de chaleur seront terminés, expliquait l’agence vendredi 12 août lors d’un point presse.
Des vagues de chaleur intenses, répétées et rapprochées
Quoi qu’il en soit, l’agence semble d'ores et déjà « préoccupée ». En cause : le caractère non seulement soutenu mais aussi répété des épisodes de chaleurs. Si bien que « depuis le 15 juillet, on a quasiment tous les jours une partie du territoire qui est concernée par de la vigilance canicule », ce qui apparaît « particulièrement notable », jugeait l'instance vendredi dernier.
Or la chaleur constitue bel et bien « un risque pour la santé ». Au-delà de l’hyperthermie, la chaleur a bien des effets variés, « qui touchent l’ensemble des systèmes physiologiques, avec notamment des problèmes cardiovasculaires, des problèmes respiratoires, des problèmes liés à la santé mentale, à l’issue de la grossesse », détaillait Santé publique France lors de son point presse.
Un recours aux soins encore augmenté à la date du 16 août
D’où notamment un recours aux soins accru. « On a les indicateurs de recours aux soins qui restent à des niveaux hauts depuis la mi-juillet, qui ne redescendent pas au niveau habituel de l’été, car le répit entre les vagues de chaleur n’est pas suffisant », analysait l’agence la semaine dernière. Et au 16 août, « l’activité codée totale des services d’urgence et des associations SOS médecins » restait supérieure aux niveaux habituels de l’été hors canicule.
À noter que les vagues de chaleur déjà « très particulières » enregistrées ces dernières années se sont soldées par un excès de mortalité de plus de 1 500 décès : + 1 739 décès en 2015, + 1 641 en 2018, + 1 462 en 2019, etc. En 2003, la canicule s’était avérée à l’origine de plus de 15 000 décès en excès.
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