Complémentaires santé, quelles tendances ?  

Toujours 5 % de Français non couverts

Par
Publié le 08/04/2019
Article réservé aux abonnés

13,2 % des dépenses de santé sont financées par l'assurance-maladie complémentaire.

En 2017, 346 mutuelles, 103 sociétés d'assurance et 25 institutions de prévoyance (IP) ont reversé 26 milliards d'euros de prestations en soins et biens médicaux. Le marché poursuit sa concentration avec 474 organismes en 2017 contre 1 702 au début des années 2000. Neuf salariés sur dix sont couverts par un contrat d'entreprise contre sept sur dix avant la généralisation instaurée en 2016 à la faveur de l'accord paritaire (ANI). 

Effet surcomplémentaire  

Environ trois millions de Français (moins de 5 % de la population) passent toujours entre les mailles du filet des complémentaires, en dépit de la généralisation des contrats d'entreprise. Ce sont pour l'essentiel des travailleurs précaires, chômeurs ou inactifs. Ce chiffre est en « très légère diminution », indique le patron de la DREES Jean-Marc Aubert. La moitié de ces Français pourraient prétendre à la CMU-C ou à l'aide à la complémentaire santé (ACS), trop méconnus. Les dispositifs doivent fusionner au 1er novembre 2019. 

À l’inverse, 2,4 millions de Français ont souscrit à une surcomplémentaire en 2016. « Il n'y a pas d'explosion du marché de la surcomplémentaire, temporise Jean-Marc Aubert. Ces Français sont pour l'essentiel des gens qui complètent une offre de complémentaire d'entreprise qu'ils jugent insuffisante. » Le durcissement des contrats responsables (qui oblige les mutuelles à ne pas dépasser certains plafonds de remboursement) a sans doute pesé.  

20 % de frais

En 2017, les assurés récupèrent en moyenne 79 % de leur cotisation sous la forme de prestations. Ce pourcentage varie selon la nature des contrats (seulement 73 % en contrat individuel mais 85 % en collectif). « Les entreprises sont davantage en position de négocier des garanties au meilleur prix pour leurs salariés que les particuliers », analyse la DREES. Ces 20 % de frais regroupent la gestion des sinistres (traitement des feuilles de soins), la publicité et le marketing, l'administratif et les charges techniques et, dans une moindre mesure, la participation aux excédents et la réassurance. 

Réseaux : le boom

N'en déplaise aux médecins, la généralisation des réseaux de soins est, depuis 2005, la « vraie tendance actuelle » du secteur, insiste Jean-Marc Aubert. Huit assurés sur dix sont liés à un réseau d'opticien et six sur dix à un réseau dentaire en 2016. Une part « significative » des 45 millions d'assurés ayant accès à ces réseaux ont des garanties plus élevées qu'en dehors, notent les experts. La DREES note un écart de 200 euros pour les prothèses dentaires, 65 euros en optique simple et 110 euros en optique complexe. Concernant l'effet des tarifs négociés au sein de ces réseaux, Jean-Marc Aubert est prudent : « Nous ne notons pas de décroissance forte sur les prix globaux ».

A.B.-I.

Source : Le Quotidien du médecin: 9739