Vaccin antigrippal universel : l'entreprise franco-belge Osivax publie des résultats encourageants pour son candidat ciblant la nucléoprotéine

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Publié le 28/07/2023
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Dans la course à la mise au point d'un vaccin universel contre la grippe, c'est une nouvelle piste ciblant la nucléoprotéine du virus Influenza que propose l'entreprise Osivax, fondée en 2017 et basée à Lyon et à Liège (Belgique).

Osivax publie ce 28 juillet dans « The Lancet Infectious Diseases » les résultats d'un essai de phase 2a de son vaccin recombinant OVX836, contenant la nucléoprotéine (NP) du virus de la grippe A A/WSN/1933 (H1N1) et le domaine d'oligomérisation OVX313.

Ce vaccin repose sur la plateforme technologique développée par Osivax, OligoDom, qui permet de transformer la NP en un antigène hautement immunogène. Cibler la nucléoprotéine, moins susceptible de muter que les antigènes de surface, donne ainsi l'espoir d'un vaccin plus stable, pour lequel une mise à jour annuelle ne serait pas indispensable.

Les premiers essais cliniques ont montré son bon profil de sécurité et sa capacité à susciter des réponses immunitaires humorales et cellulaires dose-dépendantes à 90 μg ou 180 μg (par voie intramusculaire) lors d'essais cliniques antérieurs.

Inclusion de 137 participants

L'objectif de la phase 2a était d'explorer des doses plus élevées. Quelque 137 adultes de 18 à 55 ans ont été recrutés entre novembre 2021 et février 2022 dans un centre belge, et randomisés en quatre groupes, les trois premiers recevant le vaccin, à trois doses différentes (180 μg, 300 μg, et 480 μg), et le dernier, un placebo. Les deux principaux critères d'évaluation étaient l'innocuité et la réponse immunitaire au vaccin, à J8.

Résultats : OVX836 garde un bon profil de sécurité quelle que soit la dose, avec seulement une légère réactogénicité locale et systémique. Sept jours après la vaccination, le candidat vaccin suscite des réponses immunitaires humorales et cellulaires spécifiques aux nucléoprotéines, y compris des lymphocytes T CD4 spécifiques du NP et, à 300 μg et 480 μg, des lymphocytes T CD8.

La plupart des marqueurs immunologiques (IgG anti-NP, IFNγ SFCs spécifiques de la NP, cellules T CD4+ spécifiques de la NP) ont montré une réponse dose-dépendante de 180 µg à 480 µg. L'induction d'une réponse T CD8 + mesurable contre un vaccin protéique recombinant sans adjuvant est difficile chez l'homme, et rarement rapportée, ce qui justifie la poursuite de l'évaluation d'OVX836 dans le cadre d'essais cliniques de phase 2b/3 de plus grande envergure, lit-on.

Une protection de 84% 

Enfin, OVX836 a fourni un niveau de protection de 84 % contre la grippe symptomatique confirmée par PCR par rapport au placebo. Par ailleurs, des résultats complémentaires seront publiés fin 2023 issus d'une cohorte séparée de 100 adultes âgés de 65 ans et plus. « Très peu de candidats vaccins utilisant un mécanisme d'action des lymphocytes T ciblant la NP ont obtenu une efficacité vaccinale à ce jour. Nous sommes impatients de développer OVX836 pour en faire un vaccin antigrippal véritablement universel », commente le co-fondateur d'Osivax Alexandre Le Vert.

D'autres technologies pour un vaccin universel contre la grippe sont à l'étude, comme  l'ARN messager ou celle ciblant l’hémagglutinine (HA). 


Source : lequotidiendumedecin.fr