Virus Zika, la course au vaccin

Publié le 04/02/2016
Urgence de santé mondiale, le virus Zika sème la peur chez les femmes enceintes. Le seuil épidémique a été franchi en janvier en Martinique et Guyane. En riposte, l’industrie pharma se mobilise pour la mise au pont d’un vaccin. Premier bilan.

Crédit photo : CDC/PHANIE

Un virus chasse l'autre ; Après Ebola, l'épidémie de Zika vient d'être reconnue par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) comme une urgence de santé publique de santé ses territoires ultramarins. « La Martinique et la Guyane ont franchi le seuil épidémique respectivement les 20 et 22 janvier 2016 », a reconnu Marisol Touraine au cours d'une conférence de presse le 3 février dernier. En Martinique, 2 287 cas ont alors été recensés, 245 cas en Guyane.

Alerte sur les femmes enceintes

Une population fait l’objet d’une surveillance renforcée, les femmes enceintes. La mise en évidence de malformation congénitale a semé la panique dans le pays le plus touché sur le continent latino-américain, à savoir le Brésil. Dans le pays organisateur des Jeux olympiques 2016, 3 700 cas de microcéphalie ont d’ores et déjà été diagnostiqués au 30 janvier. Au 3 février, dans les départements français d'Amérique, 20 femmes enceintes ont été détectées positives au virus Zika. Aucune malformation n'a été repérée. En revanche, 2 cas de syndrome de Guillain Barré ont été hospitalisés dans les services de réanimation.

La situation pour autant est loin d'être stabilisée. La prévention est encore la meilleure stratégie de défense. Depuis l'annonce d'une contamination par voie sexuelle aux Etats-Unis, les gynécologues et obstétriciens français recommandent « l'emploi du préservatif pour les femmes enceintes ou en âge de procréer en zone d'endémie, où dont le compagnon est suspect d'être infecté ».

En phase épidémique, le diagnostic doit être le plus aisé possible. Actuellement, le test biologique est uniquement pris en charge à l'hôpital. Une extension pour les laboratoires d'analyse médicale de ville est programmée dans les prochains jours. Enfin de nouveaux équipements de réanimation devraient être livrés en Martinique et en Guyane.

Riposte de l’industrie pharmaceutique

Face à la menace, l’industrie pharmaceutique organise la riposte. Sanofi Pasteur se lance dans la recherche d'un vaccin. Le laboratoire français bénéficie, il est vrai, de l’expérience acquise avec la mise au point du vaccin contre la dengue qui vient d’être commercialisé. Or le virus de la dengue appartient à la même famille que le Zika. La rapide diffusion du virus dans de larges bassins de population permettrait en cas de succès un retour sur investissement rapide. Le leader français part avec une longueur d’avance sur ses principaux concurrents. GSK qui a investi dans le développement d’un vaccin contre la dengue n’aurait pas de programme spécifique contre le virus Zika. La course au vaccin dans ce cas devrait plutôt se jouer avec les biotechs. Une jeune pousse coréenne GeneOne Life Science collabore avec le spécialiste américain Inovio qui annonce une possible mise à disposition avant la fin de l’année. Elliot Park, une autre start-up américaine, confirme être en phase préclinique. Replikins selon l’agence Reuters mène actuellement des essais chez les animaux.

La guerre contre le virus Zika est déclarée.


Source : lequotidiendumedecin.fr