Alors que la télémédecine a été boostée par la crise du coronavirus, la Haute autorité de santé a récemment publié 7 nouvelles réponses rapides sur la prise en charge des patients suspects de Covid après la levée du confinement qui incitent notamment à lever le pied sur les consultations à distance.
La mesure de la saturation incontournable
« L’évaluation clinique initiale et de suivi est à effectuer préférentiellement en présentiel » indique ainsi la HAS. Dans la lignée du Haut conseil de la santé publique, l’institution remet l’examen clinique sur le devant de la scène. « La téléconsultation, attention, insiste le Pr Serge Gilberg (généraliste à Paris et membre du CNGE) qui a participé à l'élaboration de ces réponses rapides. Il faut voir les malades et les examiner car c’est là-dessus que l’on va prendre des décisions. »
À ce titre la mesure de la saturation, « constitue un élément crucial du diagnostic clinique qui permettra d’opter pour une prise en charge en ambulatoire ou pour une hospitalisation » souligne la HAS. Dans la mesure où l’hypoxie n’est pas toujours ressentie par le patient, « le questionnement "Êtes-vous essoufflé ?" ne suffit pas ». En pratique si toute Saturation < 90 % doit faire appeler le 15, l’hospitalisation est préconisée, entre autre dès que ce paramètre passe sous la barre des 94 % et que la fréquence respiratoire est supérieure à 25.
Le bon examen au bon moment
Elaborées en collaboration avec le CNGE, le Collège de la médecine générale (CMG) et la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), ces nouvelles recommandations reviennent aussi sur la conduite à tenir en fonction du timing et de la présence ou non de symptômes. L’idée est de savoir « quoi faire au bon moment » résume le Pr Gilberg.
L’accent est mis notamment sur l’intérêt et la place des différents tests biologiques (PCR ou sérologie), selon la situation (voir ci-dessous) et leur interprétation.
Quand le diagnostic de Covid-19 est posé, la HAS insiste sur l’importance d’isoler le malade et de prévenir au maximum les cas contacts potentiels. Les conditions d’isolement sont évaluées en prenant en compte plusieurs facteurs, tels que l’autonomie du patient et la présence de personne(s) à risque de formes sévères de Covid-19 au domicile. Le traitement est symptomatique, « éventuellement combiné à un suivi du patient par le généraliste, une infirmière et/ou d’autres professionnels de santé selon les besoins (kinésithérapeute, diététicien, orthophoniste…) ».
L’ensemble de ces éléments est repris de façon didactique dans 4 fiches pratiques spécifiques.
Chronologie des différents tests en ambulatoire
Chez un patient symptomatique :
• Si le patient est vu en consultation entre J1 et J7 après le début des symptômes, prescrire un test RT-PCR sur un prélèvement nasopharyngé.
• Si ce 1er test RT-PCR est négatif, en cas de forte suspicion : refaire un test RT-PCR entre J2 et J7 après le début des symptômes ou à défaut prescrire un test sérologique à faire à partir de J14.
• Si le patient est vu en consultation à partir de J8 après le début des symptômes : prescrire un test sérologique à réaliser à partir de J14 uniquement. Ne pas prescrire un test RT-PCR.
Chez un patient asymptomatique :
• Si le patient consulte entre J1 et J10 à partir de la date d’exposition : Prescription d'un test RT-PCR à faire à partir de J3 et dès que possible avant J10.
• Si le patient consulte après J10 à partir de la date d’exposition : Prescription d'un test sérologique à réaliser à partir de J20, ne pas prescrire de test RT-PCR
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