Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) se félicite de « l’avis défavorable » de la commission de transparence de la Haute autorité de santé (HAS) à propos du « maintien du remboursement des "médicaments" homéopathiques, pour l’ensemble des affections et des symptômes pour lesquels ils seraient prescrits ».
De fait, le conseil scientifique du CNGE a très tôt pris position contre le remboursement de l’homéopathie. En janvier dernier déjà, il argumentait sa prise de position en se fondant sur sa revue de la littérature publiée dans la revue Exercer, constatant que « certains travaux concluant à l'efficacité de l'homéopathie (…) sont toujours des études de faible qualité méthodologique, avec des biais majeurs. (…) Les travaux les plus rigoureux d'un point de vue scientifique ont tous conclu à une absence d'efficacité de l'homéopathie. »
Sortir l'homéopathie des facs de médecine
Dans un communiqué publié ce lundi, le CNGE assène qu’« il est temps aujourd’hui de mettre fin à la confusion laissant croire que l’homéopathie est une forme d’exercice médical qui reposerait sur des fondements scientifiques. Cette croyance égare nombre de patients et certains professionnels de santé. La clarification appelle à des mesures dans le champ du médicament, dans le champ universitaire et dans le champ professionnel. » Dans la droite ligne d’une demande qu’il formule depuis quasiment un an, le CNGE réclame « la suppression des "enseignements" homéopathiques dans l’université qui décrédibilisent les facultés de médecine dans lesquelles ils subsistent (…) ainsi que de toute « thérapeutique » dans le même cas ».
Et comme pour désamorcer toute velléité de se faire stigmatiser comme un pur produit de la pensée scientifique, éventuellement au détriment des patients, le Collège rappelle que « le respect des patients et de la déontologie médicale dans l’exercice de la profession nécessite de ne pas se réclamer de méthodes contraires aux données de la science. »
Un appel au courage politique
Une fois ces arguments rappelés, le CNGE conscient du poids diplomatique que représente la décision de dérembourser l’homéopathie, invite le gouvernement au courage politique. Dans une série de tweets, son vice président, le Pr Olivier de Saint-Lary, se souvient « d’un candidat à la présidentielle Emmanuel Macron qui fustigeait l'ancien monde. Celui où les lobbies, les arrangements corporatistes et les baronnies politiques l'emportaient sur la rigueur, la transparence et la compétence ». Il dénonce l’attitude de personnalités politiques (Xavier Bertrand, Gérard Collomb et Laurent Wauquiez...) qui « sans compétence scientifique, y voient une opportunité électorale et politique. » « La décision rendue par Agnès Buzyn ne se limitera pas à la question du remboursement de l'homéopathie. Elle aura un véritable sens politique ».
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