Homéopathie = placebo, selon le conseil scientifique du CNGE

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Publié le 07/01/2019
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Crédit photo : GARO/PHANIE

Dans un communiqué publié ce lundi, le Conseil scientifique du Collège national des généralistes enseignants (CNGE) conclut de façon sévère et définitive sur l'absence d'efficacité spécifique des médicaments homéopathiques aux regards des données de la littérature. Selon cette instance, « la réalité est clairement et solidement démontrée : l'efficacité de l'homéopathie n'est pas différente de celle du placebo. »

« Le remboursement à 30 % de l'homéopathie repose sur une dérogation ministérielle arbitraire », ajoute le Conseil scientifique, laissant entendre que le gouvernement devrait procéder à son déremboursement.

Le Collège a sollicité « l'avis de son Conseil scientifique en s'assurant qu'il n'y ait aucun lien d'intérêt particulier parmi les personnes travaillant sur ce sujet », explique le Pr Olivier Saint-Lary, président du Conseil scientifique du CNGE contacté par Le Généraliste. 

Etudes de faible qualité méthodologique

Comment s'est opérée l'analyse de ce conseil scientifique ? « Elle s'est faite en deux temps, détaille le Pr Saint-Lary, d'abord, nous nous sommes intéressés aux principes même de l'homéopathie en remontant sur ses bases fondamentales. Nous avons ensuite travaillé sur une synthèse de la littérature scientifique, comme celle publiée dans The Lancet en 2005, et la méta-analyse australienne publiée l'an passé qui sont de grande valeur méthodologique. »

« Concernant certains travaux concluant à l'efficacité de l'homéopathie, nous avons constaté qu'il s'agit toujours d'études de faible qualité méthodologique, avec des biais majeurs. En revanche, les travaux les plus rigoureux d'un point de vue scientifique, ont tous conclu à une absence d'efficacité de l'homéopathie. » La synthèse de l'avis de ce conseil scientifique est publiée dans le dernier numéro de la revue Exercer.

En conclusion, le conseil scientifique du CNGE précise que « de manière plus globale, la pratique de l'homéopathie arguant d'une activité spécifique n'apparaît pas compatible avec les principes et la définition européenne de la médecine générale (Wonca), ni avec la médecine fondée sur les preuves (EBM). »

L'avis de la HAS au printemps

Suite à la communication de son Conseil scientifique, le CNGE devrait publier d'ici quelques jours un autre communiqué tenant compte de cet avis. Par ailleurs, le ministère de la Santé attend l'avis de la HAS, attendu au printemps sur la question de l'efficacité afin de se prononcer sur un éventuel déremboursement de l'homéopathie. 


Source : lequotidiendumedecin.fr