Quelque 3.500 délégués de plus de 110 pays représentant les acteurs majeurs dans la lutte contre le cancer, se réuniront à Paris de lundi soir à jeudi pour faire le point et mobiliser la société face à un fléau grandissant qui tue plus de 8 millions de personnes par an dans le monde. "L'objectif est de sonner la mobilisation générale de la société civile dans tous les pays", explique le Pr Jacqueline Godet, présidente de la Ligue contre le cancer, une des deux associations hôtes du Congrès mondial contre le cancer, avec l'Alliance des Ligues francophones africaines et méditerranéennes contre le cancer (Aliam). Organisée tous les deux ans, la manifestation dont le thème s'intitule :" Mobilisons-nous pour agir - Accélérons le changement" sera ouverte lundi en fin d'après-midi par François Hollande. Environ 350 intervenants dont 70 chercheurs prendront la parole.
"Nous disposons de tous les outils pour lancer cette lutte mondiale, il ne reste plus qu'à réveiller les consciences contre ce qui s'annonce comme un fléau, notamment en Afrique", souligne le Pr Godet. Si rien n'est fait pour endiguer le problème, le nombre de nouveaux cancers recensés chaque année dans le monde pourrait atteindre près de 22 millions en 2030 (contre 14 millions en 2012) et le nombre des décès 13 millions, selon des projections du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC/IARC), l'agence cancer de l'OMS.
Alors que dans certains pays développés, le nombre de nouveaux cas commence à se stabiliser, la situation est nettement plus préoccupante dans les pays en développement (Afrique, Asie et Amérique latine) où se concentrent 60% des nouveaux cas de cancers et 70% des décès dus aux cancers dans le monde. Rien qu'en Afrique, 600.000 cas de cancer sont déclarés chaque année et parmi les personnes touchées, 500.000 en meurent.
Principal accusé et principal facteur de risque évitable, le tabagisme devrait être au centre des débats consacrés à la prévention. Mais les discussions porteront également sur les autres facteurs de risques, sur la nécessité d'un dépistage précoce et sur les prix élevés de certaines thérapies innovantes contre lesquels plusieurs pays ont décidé d'agir au niveau international.
Pour y arriver, les organisateurs du Congrès préconisent la mise en place d'un plan cancer mondial pour "accompagner les pays qui éprouvent des difficultés" et inciter les femmes "qui sont plus conscientes des enjeux de santé" à jouer un rôle de premier plan dans la prévention. Piloté par l'OMS, ce plan devrait tenir compte des multiples facteurs à l'origine de la maladie et être "pensé selon les enjeux spécifiques à chaque pays", précise la Ligue.
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