Surmortalité dans une Ehpad de Lyon : l'IGAS pointe le retard à la vaccination

Publié le 06/02/2017
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Crédit photo : www.korian.fr

Des retards dans l'obtention des bons de vaccination de la Sécu… Selon l'IGAS, c'est pour l'essentiel ce qui expliquerait la forte surmortalité liée à la grippe dans l'Ehpad lyonnaise du groupe Korian. Dans cet établissement, l'épidémie avait touché fin décembre un peu plus des deux tiers des résidents, entraînant le décès de 13 personnes, soit 12 % des pensionnaires de l'établissement. Un bilan aussi atypique qu'inquiétant qui avait mobilisé les pouvoirs publics et motivé la saisine de l'Igas par la ministre de la Santé.

Rédigé par deux inspecteurs, ce document confirme la sous-couverture vaccinale dans cet Ehpad. Un écart du simple au double étant constaté dans la vaccination des résidents entre l'Ehpad Berthelot et la moyenne nationale dans le groupe Korian : 40 % (soit moitié moins que la saison précédente) contre 80 % au plan national. Sous protection relevée aussi pour le personnel : 38 %, mais ça ne semble pas une spécificité de l'Ehpad de Lyon par rapport aux autres du même groupe

Concernant les pensionnaires, l'IGAS relie ces mauvaises performances par "des retards dans l'obtention des bons de prise en charge de la vaccination par l'assurance maladie", avec le choix fait par cette maison de retraite d'attendre d'avoir reçu la totalité de ceux-ci avant de commencer la vaccination. Les inspecteurs font état aussi de 13 refus de la part des familles et d'un nombre non négligeable (mais non chiffré) de non-réponses, avec défaut de rappel de l'entourage ensuite.

En conséquence, l'IGAS pointe "un taux de vaccination particulièrement bas dans deux des cinq étages de l'établissement" et pointe "un défaut de stratégie et de pilotage interne de la campagne de vaccination" dans cet Ehpad.

Pour autant, hormis un relâchement autour de Noël, les mesures d'hygiène reçoivent un quasi quitus de la part de la mission. Au final, le rapport suggère à l'établissement de ne plus attendre les bons de la Sécu avant de vacciner -faisant de la vaccination un élément prioritaire de la mission du médecin coordonnateur- et d'améliorer les signalements de cas groupés de grippe.

Entre les lignes, on comprend mieux à la lecture du document la grandeur et les servitudes de l'exercice en Ehpad… et les limites de la vaccination chez les personnes de grand âge : sur les 72 résidents qui ont fait la grippe, au moins 30 étaient en effet vaccinés… Ce n'est pas le médecin coordonnateur qui a pu le raconter aux enquêteurs. En effet, comme elle le mentionne elle-même, la mission n’a pu le rencontrer : "il a quitté l’établissement en fin d’année"…

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Source : lequotidiendumedecin.fr