Neurologie

Troubles cognitifs, les Américains sur la piste sanguine

Publié le 06/08/2015

Crédit photo : TEK IMAGE/SPL/PHANIE

A-t-on le déclin cognitif dans le sang ? Alors que les processus physiopathologiques des troubles cognitifs sont généralement appréhendés au niveau neuronal, un travail américain suggère que l’origine du mal pourrait en fait être une protéine sanguine circulante. Baptisée B2M (pour bêta2-microglobuline), cette protéine intervient en temps normal dans la réponse immunitaire. Son accumulation au fil de l’âge pourrait «influencer négativement les fonctions cognitives et leurs régénérations» chez l'adulte, selon un travail de Saul Villeda et al. (Université de Californie, San Francico) publié dans la revue "Nature medicine".

Ces chercheurs ont d'abord mesuré les niveaux sanguins de B2M chez la souris puis chez l’homme, à différents âges de la vie. Ils ont ainsi pu montrer que la concentration de B2M augmente avec l'âge.

Dans un second temps ils ont réalisé des injections (sanguines ou intracérébrales) de B2M chez des souris de 3 mois. Ces injections ont perturbé les tests d'apprentissage et de mémoire auxquels étaient soumises les jeunes souris et réduit leur processus de renouvellement neuronal.

Un processus réversible

L'action de cette molécule ne semble pas durer puisque 30 jours après ces injections, les déficits d'apprentissage et de mémoire induits étaient corrigés. Ceci "suggère que les effets de la protéine sur le déclin cognitif sont potentiellement réversibles", indique la revue Nature.

Dans un second travail, les scientifiques ont travaillé sur des souris génétiquement modifiées n’exprimant pas la molécule B2M. Ils ont alors constaté que ces souris, même âgées, ne souffraient pas de perte de mémoire.

"Nous sommes enthousiasmés par ces résultats car ils pointent (des) moyens potentiels d'inverser les troubles cognitifs liés à l'âge", a déclaré à l'AFP Saul Villeda. Une prochaine étape serait en effet de développer des molécules à même d’inhiber les effets de la protéine B2M ou de l’éliminer du sang des personnes âgées.


Source : lequotidiendumedecin.fr