Un consensus sur la tuberculose aboutit à une nouvelle classification pour améliorer le diagnostic

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Publié le 25/03/2024
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Une étude parue dans The Lancet Respiratory Medicine propose une nouvelle classification de la tuberculose maladie. Pour les auteurs, elle permettrait d’améliorer le diagnostic et la mise en route d’un traitement adapté et, ainsi, d’atteindre l’objectif d’éliminer la tuberculose dans le monde.

Crédit photo : CDC-BUTLER-CARR/PHANIE

À l’occasion de la journée internationale de lutte contre la tuberculose, de nombreux acteurs de santé ont alerté sur la part des cas non diagnostiqués. Selon l’Organisation mondiale de la santé, 3,1 millions de nouveaux cas n’ont pas été rapportés aux services de santé en 2022, faute d’accès aux tests de dépistage et aux structures de soins, mais aussi en raison des formes asymptomatiques et/ou atypiques.

Pour les scientifiques de l’International Consensus for Early TB, il est nécessaire de sortir du paradigme binaire de la classification de la tuberculose maladie distinguant une forme active (contagieuse) et latente (non contagieuse). En effet, la littérature montre aujourd’hui que la tuberculose maladie abrite un large spectre de stades et de formes ; une étude du Lancet Infectious Diseases avait d’ailleurs relevé que les patients asymptomatiques représentaient 27,7 % des cas de tuberculose maladie.

Cinq stades de la maladie

Le groupe de travail a ainsi défini cinq stades de la tuberculose qui ont fait l’objet d’un consensus réunissant 71 experts internationaux de différentes disciplines.

Ils distinguent tout d’abord l’état de maladie de celui de l’infection par la présence d'une pathologie macroscopique et définissent deux états subcliniques (sans symptômes) et deux états cliniques (avec symptômes) de la tuberculose maladie. Enfin, le cinquième stade est caractérisé par l’infection par Mycobacterium tuberculosis sans progression vers la tuberculose maladie.

Un schéma de traitement pour chaque stade

À partir de ces cinq stades, les auteurs préconisent « d’identifier les meilleurs association, dosage et durée d’antibiotiques pour traiter chaque stade ». Selon eux, traiter les stades subcliniques serait bénéfique pour stopper la transmission de la maladie, « nous ne devons plus nous focaliser seulement sur les cas sévères mais nous intéresser aux stades plus précoces afin d’identifier les personnes qui pourraient être infectieuses durant des mois voire des années avant de manifester des symptômes ». Ceci d’autant plus que la progression de la maladie n’est pas linéaire, les patients pouvant fluctuer entre des stades infectieux et non infectieux, avec ou sans symptômes. Les auteurs relèvent ainsi le besoin de disposer de plus d’outils diagnostiques pour pouvoir identifier ces différents stades de la tuberculose.

L’International Union Against Tuberculosis and Lung Disease a préconisé, quant à elle, dans un communiqué du 24 mars 2024, le dépistage systématique de la tuberculose chez les populations exposées à un haut risque endémique, symptomatiques ou non, prenant l’exemple du Covid-19 et des tests généralisés.


Source : lequotidiendumedecin.fr