Une interne bordelaise lance une websérie sur YouTube pour sensibiliser les étudiants au suicide

Pour sensibiliser les étudiants au sujet du suicide, Marine Quéroué, interne en santé publique à Bordeaux, a lancé le 10 septembre une websérie interactive sur YouTube intitulée « Qu'aurais-tu fait à ma place ? ». Elle met en scène Laura, une étudiante un peu angoissée en première année de médecine et Lucas, un étudiant en informatique en proie à des difficultés financières et scolaires. L'internaute est invité à choisir l'un ou l'autre des personnages et à prendre certaines décisions à sa place en choisissant la suite de l'histoire à la fin de chaque épisode. Le but : inciter les étudiants victimes de mal-être ou témoins d'une situation difficile dans leur entourage à parler du suicide.

Ces vidéos de sensibilisation ont été réalisées en amateur par Marine Quéroué et dans le cadre de l'étude I-Share sur la santé des étudiants, menée par des chercheurs des universités de Bordeaux et Versailles. « Le but était de créer un outil pour augmenter les connaissances des étudiants en santé mentale », explique l'interne en 8^e année contactée par Le Généraliste. Particulièrement sensibilisée au sujet du suicide chez les internes en médecine, dont elle a pu recueillir les témoignages durant ses propres études, la réalisatrice s'est inspirée de son expérience personnelle et des résultats de l'étude I-Share. Les derniers chiffres parus début 2018 révélaient que 16 % des étudiants interrogés avaient déjà eu des idées suicidaires. « Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les étudiants », précise aussi la websérie.

Chasser les idées reçues

Cette vidéo ne s'adresse cependant pas seulement aux étudiants de médecine. Dans la websérie, c'est d'ailleurs l'étudiant en informatique qui pense au suicide et non son amie qui est en PACES. « On parle beaucoup des étudiants en médecine mais ils ne sont pas les seuls à être dans la souffrance. C'était aussi pour des besoins scénaristiques. L'idée était de surprendre les gens en mettant en scène une jeune fille un peu stressée en médecine et un jeune homme qui ne se prend pas trop la tête en informatique en se disant que la plupart des gens allaient penser que l'étudiante en PACES subirait une dépression », ajoute Marine Quéroué. Un inversement des rôles pour aussi chasser les clichés qu'un étudiant qui ne paraît pas angoissé n'est pas à l’abri. Des idées reçues sur le suicide sont d'ailleurs dispersées tout au long du visionnage.