Des médecins américains ont annoncé mercredi avoir réalisé la première greffe de foie au monde entre deux porteurs du virus du sida (VIH), trois ans après la levée de l'interdiction aux Etats-Unis de procéder à de telles interventions.
"Il y a environ deux semaines, nous avons réalisé la première greffe de foie VIH à VIH au monde, et la première greffe de rein VIH à VIH des Etats-Unis", a déclaré Dorry Segev, professeur de chirurgie à l'hôpital universitaire Johns Hopkins Medecine (photo) à Baltimore (Maryland, est), lors d'une conférence de presse. "C'est un jour très enthousiasmant pour nous", a-t-il confié. "Mais ce n'est vraiment que le début".
Le foie a été greffé chez un patient infecté par le virus il y a plus de vingt ans, ont précisé les médecins. Un rein prélevé sur la même donneuse a été greffé sur un autre patient porteur comme elle du VIH, une intervention qui avait déjà été menée à plusieurs reprises en Afrique du Sud. Les deux patients, dont l'identité n'a pas été divulguée pas plus que celle de la donneuse, récupèrent bien après ces opérations chirurgicales, a fait savoir l'équipe médicale.
La législation américaine interdisait toute greffe d'organe prélevé sur un malade infecté par le VIH jusqu'à l'adoption de la loi HOPE promulguée en 2013 par Barack Obama. Les porteurs du VIH avaient néanmoins la possibilité de recevoir des organes provenant de donneurs séronégatifs mais, étant donné la pénurie de donneurs d'organes, nombre d'entre eux décédaient avant d'être greffés. L'annonce de ces greffes a été saluée par des organisations militantes, comme la HIV Medicine Association (HIVMA).
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