Recommandée aux filles et aux garçons dès 11 ans, la vaccination contre le papillomavirus (HPV) a encore du mal à convaincre de nombreux parents. Pour accompagner les médecins dans l’échange avec leur patientèle, l’Institut national du cancer (Inca) propose un espace digital et des outils spécifiques. Plus exactement il s'agit d'un espace dédié sur le site de l'institut comprenant l'accès à une liste de huit « arguments clés pour répondre aux questions des patients » .
Parmi ceux-ci, l'argument 2 rappelle qu'en France, chaque année, 6 400 nouveaux cas de cancers sont causés par les papillomavirus humains. Et que « 100 % des cancers du col de l'utérus sont dus aux infections liées aux HPV. Plus de 25 % des cancers provoqués par les HPV surviennent chez les hommes ». Argument 3 : la vaccination anti-HPV prévient jusqu'à 90 % des infections HPV à l'origine des cancers. L'argument 7, s'appuie sur des données australiennes où les recommandations de vacciner les filles datent de 2007 et celle des garçons de 2013. Dans ce pays, la couverture vaccinale qui est 80 %, a permis une réduction de 75 % des cancers du col, précise l'Inca.
L'importance de la parole médicale
Cette information ciblée vers les familles via le médecin traitant s'appuie sur les résultats d'un travail montrant l'importance des messages délivrés par les praticiens. « Les résultats d’une enquête menée en 2019 par l’Inca et la Haute autorité de santé, confirment le rôle prépondérant des médecins généralistes dans l’information et dans la recommandation de la vaccination contre les HPV. Ainsi, 97 % des parents répondants déclarent suivre les conseils de leur médecin (60 % toujours et 37 % souvent) lorsqu’il recommande la vaccination, et 86 % l’identifient comme leur principale source d’information sur ce sujet ».
Parallèlement à cette initiative auprès des prescripteurs, l'Institut national du cancer lance une campagne de communication (via des affiches dans les cabinets médicaux, les réseaux sociaux) destinée aux familles, avec pour slogan « On ne les protège jamais trop ».
Une couverture vaccinale qui devrait être 2 fois plus importante
Même si en France, la couverture vaccinale tend à augmenter d'année en année, elle reste encore loin de l’objectif de 80 % à horizon 2030, fixé dans la stratégie décennale de lutte contre les cancers. Chez les adolescents, en 2022, la couverture vaccinale anti-HPV approchait les 50 % pour une dose chez des filles âgées de 15 ans et atteignait 41,5 % pour le schéma complet chez celles âgées de 16 ans. Chez les garçons, pour qui cette vaccination est aussi recommandée depuis 2021, la couverture vaccinale avec une première dose approche les 13 %, indique Santé publique France.
Cancer colorectal chez les plus de 70 ans : quels bénéfices à une prise en charge gériatrique en périopératoire ?
Un traitement court de 6 ou 9 mois efficace contre la tuberculose multirésistante
Regret post-vasectomie : la vasovasostomie, une alternative à l’AMP
Vers un plan Maladies rénales ? Le think tank UC2m met en avant le dépistage précoce