Collecter des montagnes de données brutes par l’intermédiaire d’objets connectés, c’est bien. Savoir quoi en faire, c’est encore mieux. Les acteurs de la santé connectée l’ont bien compris et un nouvel éco-système est actuellement en train de prendre forme pour donner du sens à ces nouvelles sources d’information.
À l’occasion des « health innovatives days » organisés le 19 mars dernier à Paris dans les locaux de Cap-Digital, plusieurs sociétés ont présenté différentes approches de plateformes web d’accompagnement des patients, toutes structurées autour de la gestion et de l’interprétation des données d’objets santé connectés. Résolument grand public, la solution web et mobile « Umanlife » propose un « carnet de santé et bien-être digital » qui reprend la structure du carnet de santé papier classique. Il s’agit d’un agrégateur de données qui centralise les informations personnelles, renseignées soit de manière déclarative par l’utilisateur, soit automatiquement par le biais d’objets connectés. Grâce un algorithme, cette plateforme permet de « faire du profilage de l’utilisateur, pour mieux le connaître et délivrer le bon conseil au bon moment », explique Aymeric Legrand, chef de projet au sein d’« Umanlife ». Une dizaine de modules thématiques est activable par l’usager, du suivi de grossesse au suivi de l’activité physique, en passant par la gestion de la nutrition, de la santé de l’enfant ou du tabagisme. Depuis son lancement, il y a deux ans et demi, « Umanlife » annonce 21 000 utilisateurs inscrits à sa plateforme. Parallèlement à cette activité, la start-up développe depuis un an des services « B2B » à destination des assureurs, mutuelles, laboratoires pharmaceutiques ou d’établissements de santé pour leur proposer des solutions clés en main autour de la santé connectée. « Mais on n’utilise pas ici les données de notre plateforme grand public », précise Aymeric Le Grand.
Maladies chroniques
Dans un autre registre, la société DataMedCare a mis au point la plateforme « Adel Santé » pour accompagner le malade chronique grâce à la collecte et l’agrégation des données issues d’objets connectés. Il s’agit d’une interface de télésurveillance des patients associée à un carnet de suivi en ligne. Elle crée du lien et de la coordination entre le patient, le médecin et l’opérateur de télésurveillance. « Tous les acteurs du parcours de soins bénéficient en temps réel des données d’observance et grâce à des algorithmes, on va être en capacité de prioriser les patients à risque », souligne Marie- Laure Pallier, responsable de DataMedCare. Lancée il y a 18 mois, la plateforme « Adel Santé » est actuellement opérationnelle dans le cadre d’Eduk’Apnee, un service destiné au suivi des patients souffrant du syndrome d’apnée du sommeil et appareillées par PPC. Revendiquant 28 000 patients télésuivis, 1 900 médecins associés à ces patients, 500 utilisateurs quotidiens (médecins et techniciens) et une trentaine d’objets connectés intégrables à son interface « Adel Santé », la société DataMedCare projette d’élargir son offre à d’autres pathologies chroniques comme la BPCO, le diabète ou l’insuffisance cardiaque.
Objectif DMP
D’autres sociétés plus « grand public » ciblent désormais très directement les médecins. C’est le cas de iHealth, l’un des leaders sur le marché des objets santé et bien-être connectés qui souhaite pérenniser et légitimer son offre en s’ouvrant les portes du dossier médical personnalisé (DMP). Pour ce faire, la société a noué un partenariat avec la société « Icanopee », acteur majeur sur le marché de l’interopérabilité du DMP. Dans le cadre du projet « IHealth Discovery », les deux entreprises collaborent actuellement pour que des données d’objets santé connectés des patients puissent à terme être directement intégrées au sein du DMP en adoptant le standard informatique adapté. « Le but, c’est qu’une diversité de systèmes soient automatisés et automatisables pour que in fine le professionnel de santé face à son patient n’ait pas à perdre son temps à chercher la plateforme adéquate pour recueillir les données » issues de ces objets connectés, résume Xavier Augay, fondateur l’« Icanopée ». Une manière selon lui de promouvoir le DMP auprès des professionnels de santé, en s’appuyant activement sur les patients.
Pas de surrisque pendant la grossesse, mais un taux d’infertilité élevé pour les femmes médecins
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols