« Docteure », « doctoresse »... un sondage sur le féminin de « docteur » anime la Toile

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Publié le 17/07/2015

Crédit photo : PHANIE

La docteur ou la docteure ? Jeudi, le service correction du journal « le Monde » a lancé un sondage sur Twitter pour savoir quelle était la meilleure appellation au féminin de « docteur ». Les participants avaient le choix entre « docteur », « docteure », « doctoresse », « doctrice » ou « docteuse »... Les débats furent mouvementés sur réseau social.

Pour certains internautes, « docteur » est un titre obtenu après un doctorat mais l’usage du terme « doctoresse » est souvent retenu par les internautes, même si certains le jugent un peu vieillot.

D’autres optent pour « doctrice » ou « docteure » invoquant la féminisation d’« acteur » en « actrice » ou « auteur » en « auteure ». Des lecteurs ont suivi une autre logique : selon eux, « doctoresse » ou « docteuse » marque bien phonétiquement le genre du médecin femme. Mais le suffixe -euse « semble porter péjoration ».

Quelques francophones venus de Belgique, Canada et Suisse ont dirigé leur vote vers « doctoresse » et « docteure », communément utilisé sur leur territoire. Le débat s’est ouvert sur l’usage des articles définis « le » ou « la » docteur.
 

« Docteure » en tête

Selon les résultats de ce sondage, « docteure » l’emporte avec 79 votes, suivi de « docteur » avec 69 votes, puis « doctoresse » (65), loin devant « doctrice » (14) et « docteuse » (6).

Le débat ne date pas d’hier. Le 14 juin 1984, l’Académie française affirmait que « la distinction des sexes n’était pas pertinente pour rendre compte de la différence entre les genres grammaticaux et que le genre non marqué était préférable, lorsque l’usage ne s’y opposait pas, pour les noms de titres, de professions, de fonctions : le juge, le délégué, le docteur, le président désignent indifféremment un homme ou une femme ; il n’y a pas lieu de créer des équivalents féminins à ces termes (...) Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché. »

L’esprit de la langue

Plus récemment, l’Académie a fait une mise au point sur la féminisation des noms de métiers et de fonctions après une altercation à l’Assemblée nationale. Un député avait refusé d’appeler la présidente de séance « Madame la présidente » et avait écopé d’un rappel à l’ordre.

 

« Défendant l’esprit de la langue et les règles qui président à l’enrichissement du vocabulaire, l’Académie rejette un esprit de système qui tend à imposer, parfois contre le vœu des intéressées, des formes telles que professeure, recteure, sapeuse-pompière, auteure, ingénieure, procureure, etc., pour ne rien dire de chercheure, qui sont contraires aux règles ordinaires de dérivation et constituent de véritables barbarismes. »

Point barre ! Sinon, au féminin, faut-il selon vous utiliser le médecin ou la médecin ?


Source : lequotidiendumedecin.fr