Fondapol veut introduire les fonds privés à l'hôpital

Dans une note des économistes Christophe Marques et Nicolas Bouzou, la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol) propose un programme financier décapant pour apporter de la « flexibilité et de la réactivité » à l'hôpital. Le think tank autoproclamé « libéral, progressiste et européen » souhaite introduire de nouveaux outils de financement de l’innovation hospitalière en sollicitant des fonds privés. Alors que le secteur est financé à 91 % par la Sécurité sociale, les économistes invitent l'État à s'inspirer du modèle britannique des health impact bonds. Par exemple, le financement et le pilotage d'un programme d'éducation thérapeutique à distance ne dépendraient plus du bon vouloir de l'agence régionale de santé (ARS) mais de l'hôpital lui-même, d'autres établissements, d'assurances santé, de banques, de fonds d'investissement voire de particuliers « en recherche de placements innovants et à forte valeur sociale ». En cas de réussite du projet, les investisseurs se voient récompenser par l'État, délivré du rôle de payeur. Si l'échec est au rendez-vous, ces derniers pourront toujours se dire qu'ils ont fait œuvre d'un « simple don caritatif ». « La puissance publique est dans tous les cas gagnante », argumente Fondapol.

L'organisation milite également pour une plus grande intégration des incubateurs pour les start-up de la santé dans les hôpitaux. « Le but est de rapprocher de jeunes entreprises innovantes et prometteuses de leur clientèle pour les aider à développer des produits plus adaptés aux besoins et aux contraintes de terrain », argumente Fondapol. Les projets pourraient être portés par le personnel hospitalier. Christophe Marques et Nicolas Bouzou proposent là encore l'entrée d'investisseurs privés. Une subvention publique (issue d'une enveloppe dédiée au développement de ces incubateurs) viendrait compléter le montage financier.