Le nouvel espace numérique de santé à l'essai

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Publié le 30/04/2021
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Testé dès juillet dans trois départements, « Mon Espace santé » sera généralisé à toute la France en 2022.

Exit l'espace numérique de santé (ENS), bienvenue à « Mon Espace Santé » ! Fort de son nouveau nom, cet écosystème censé « redonner la main aux citoyens » sur leurs données de santé sera testé dans la Somme, la Haute-Garonne et la Loire-Atlantique (environ 4 millions de personnes) en version beta, avant d'être généralisé en 2022.

Prévu par la loi Buzyn en juillet 2019, il sera basé sur un principe « d'opt-out » (option de retrait) : chaque citoyen recevra un courrier indiquant que son espace numérique va être créé par défaut, à moins qu'il ne s'y oppose dans un délai d'un mois, a précisé Dominique Pon, responsable de la délégation ministérielle au numérique en santé lors d'un échange organisé par l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

Cette version expérimentale – pilotée par les caisses primaires – comportera le dossier médical partagé (DMP) et une messagerie sécurisée compatible permettant au patient d'échanger directement avec les professionnels de santé et établissements qu'il fréquente. Dans un second temps, y seront ajoutés un agenda de santé et un catalogue d'applications mobiles (prévention, gestion du parcours de soins, dispositifs médicaux connectés, etc.), sélectionnées par l'Agence du numérique en santé.

Données hébergées en France

« Il va falloir se roder petit à petit, tout ne va pas être parfait dès le début mais la bonne volonté est là. Le numérique doit être un outil d'émancipation citoyenne. Chaque patient doit avoir accès à ses propres données de santé, les stocker et choisir avec qui les partager, plaide Dominique Pon. Il faut créer ce lien avec les hôpitaux, les médecins, les laboratoires de biologie, les centres de radiologie et les pharmacies pour les pousser à envoyer directement les comptes rendus dans cet espace. »

Lors d'une conférence de presse, Thomas Fatome, directeur général de la Caisse nationale de l'Assurance Maladie (CNAM) rassure : « nous souhaitons que l’accès soit le plus simple possible pour les professionnels de santé, via Ameli pro ou e-CPS ».

Pour assurer la réussite de ce dispositif, Gérard Raymond, président de France Assos Santé espère que les professionnels de santé « feront un effort pour remplir le DMP tout en leur donnant les moyens de le faire ». Une série de webinaires sera lancée dans toute la France pour communiquer autour de cette plateforme nationale.

Les données contenues dans ce champ numérique seront hébergées en France par le groupe Atos et le cabinet de conseil Octo technology. Tous les moyens sont mis pour assurer le « maximum de sécurité » quant à leur stockage, assure le responsable ministériel, « partisan de la souveraineté française sur ce sujet ».

Marie Foult

Source : Le Quotidien du médecin