Applis, réseaux sociaux, mesure de données

Les Américains plus connectés que les Français en santé

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Publié le 22/03/2018
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Crédit photo : PHANIE

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Plus de deux Américains sur trois utilisent internet ou des applications mobiles pour chercher des données sur leur santé et des informations médicales, contre 43 % des Français. C'est ce que révèle une étude* menée par Harris Interactive en France et aux États-Unis, qui sonde les habitudes digitales des usagers de la santé dans les deux pays.

Ces utilisateurs de la e-santé sont, dans un quart des cas, des patients atteints d'une pathologie chronique. Ainsi en France, 22 % recherchent des informations à cause d'une pathologie chronique telle que le cholestérol, l'hypertension ou des allergies, et 27 % des répondants s'occupent d'un proche qui en a une. Outre-Atlantique, ce lien est plus marqué : 31 % des utilisateurs de e-santé ont une pathologie chronique (hypertension, obésité, diabète) et 50 % ont un proche concerné.

La quasi-totalité des utilisateurs des deux pays trouve ces informations médicales avec un ordinateur, une tablette ou un smartphone (plus de 90 % des réponses). En revanche, 62 % des Américains le font via les réseaux sociaux, contre 45 % des Français. Ces premiers sont également plus friands d'objets connectés, puisqu'un tiers indique posséder une montre ou un bracelet connecté et 28 % un lecteur de glycémie, contre respectivement 18 % et 8 % des répondants français.

Plus de réseaux sociaux aux USA

Selon les sondés, s'intéresser à la e-santé présente plusieurs bénéfices. Elle permet, entre autres, d'aider à avoir une vie plus « saine » (88 % des Américains, 80 % des Français), de prendre des rendez-vous en ligne ou encore d'avoir une meilleure observance pour 86 % des répondants aux États-Unis et 79 % en France.

Quelle que soit leur nationalité, plus de la moitié des utilisateurs effectuent leurs recherches en santé à la suite de symptômes, pour comprendre les explications du médecin après une consultation ou avant de recevoir des résultats d'analyse. La plupart d'entre eux utilisent les moteurs de recherche traditionnels, mais 39 % des Américains indiquent se renseigner par le biais des réseaux sociaux et un quart avec des blogs de médecins (contre respectivement 21 % et 12 % des sondés tricolores).

Le médecin, conseiller privilégié

À noter que les informations recherchées en santé sont jugées facilement accessibles, mais elles doivent être validées par le médecin ou le pharmacien pour 85 % des répondants aux USA et 78 % de ceux en France. D'ailleurs, les trois quarts des répondants des deux côtés de l'Atlantique estiment que c'est le médecin qui est le plus légitime pour les conseiller sur des dispositifs de santé digitaux ou connectés.

Enfin, presque toutes les personnes sondées estiment que le développement du digital est une bonne chose en santé. Elles estiment que demain, il faudra accroître son rôle dans la prise de rendez-vous en ligne, les conseils personnalisés ou encore la gestion des urgences. « Les utilisateurs interrogés, Américains comme Français, veulent des outils qui correspondent à leurs préoccupations, mais pas au détriment du contact humain », analyse Sophie Labat, du département santé d'Harris Interactive. Si la e-santé semble avoir « un bel avenir » devant elle, des barrières restent à lever, notamment en termes de fiabilité, estime donc l'institut de sondage.

* Étude menée par internet en France et aux États-Unis, auprès de 3 000 personnes dans chaque pays, selon la méthode des quotas, en juin 2017.

 

 

Marie Foult

Source : Le Quotidien du médecin: 9649