Allergie de contact

Les nouveaux objets connectés aussi

Publié le 04/05/2015
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Le téléphone portable peut être une souvelle source d'exposition aux allergènes

Le téléphone portable peut être une souvelle source d'exposition aux allergènes
Crédit photo : PHANIE

Ce sont naturellement les geeks qui sont les plus exposés au risque de ces haptènes (l’autre nom des allergènes de contact) spécifiques, véhiculés par le téléphone ou l’ordinateur notamment.

Certains sont depuis longtemps connus comme le nickel ; il est ici en cause dans pratiquement trois quarts des cas. D’autres sels métalliques, chlorure de cobalt et bichromate de potassium (cobalt et chrome), sont à l’origine de la plupart des autres sensibilisations. Les résines exceptionnellement. « Quelques dizaines de cas seulement font l’objet de publications aujourd’hui », tempère le Dr Jean-Luc Bourrain. Ainsi, 37 cas d’allergies à type d’eczéma de contact à des téléphones mobiles ont été publiés en 2014 (la plus grande série portant sur 8 cas…). Il s’agit d’eczéma ou de lésions irritatives, ce qui est attendu, sur des localisations plus inhabituelles, la joue, la zone périauriculaire ou le poignet. « Il existe des cas de dermatites de contact authentiques, relève-t-il, où les allergènes n’ont pu être identifiés, à des souris d’ordinateur, des bracelets, des montres ou des lunettes connectées. »

Raclures de souris

Pour confirmer le diagnostic, en l’absence de certitude sur l’allergène, on réalise un épidermotest, à l’aide de « raclures » de souris collées sur la peau, lu après 2 à 3 jours de contact.

Ces incidents surviennent en dépit de la directive européenne 1994 (94/27/CE) concernant le nickel en particulier qui fixe des taux maximaux de libération du nickel pour les objets directement en contact avec la peau : ils ne doivent pas dépasser 0,5 µg/cm2 et par semaine. Les téléphones ont été inclus dans la directive en 2009. « Parce qu’on connaît les risques, ces allergies devraient disparaître », se réjouit-il. Cela dit, si les contacts sont répétés, le risque allergique existe quelle que soit la substance et quelles que soient les doses. « À trop fréquenter les objets connectés, on court donc un risque… faible de maladie finalement peu grave », conclut le Dr Bourrain. Le risque est davantage rhumatismal pour les amateurs de jeux vidéo, auditif pour les porteurs de casque, etc. Pour traiter un eczéma de contact, une application quotidienne de corticoïdes sur les lésions pendant une petite semaine assortie de l’éviction de l’objet suffit.

Dr Brigitte Blond

Source : Le Quotidien du Médecin: 9409