Omedys mise sur la télémédecine territoriale

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Publié le 27/01/2023
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À rebours de l’implantation sauvage de télécabines, la start-up propose des téléconsultations territoriales avec des généralistes du département et des assistants de télémédecine.

Conçue en 2018 à Troyes dans l'esprit de deux urgentistes, la société Omedys se positionne en rempart contre les déserts médicaux et les cabines sauvages de téléconsultation. L'idée consiste à bâtir une organisation « territoriale » de télémédecine (OTT) en implantant des salles équipées de téléconsultation assistée dans des zones en tension, en lien direct avec les partenaires locaux (CPTS, MSP, pharmacies, collectivités) et en impliquant les médecins du secteur.

« Nous avons créé des spots de téléconsultation en plein milieu des déserts », vante le Dr Jérémie Goudour qui a lancé Omedys il y a quatre ans avec son confrère Arnaud Devillard. 120 salles de téléconsultations délocalisées ont été installées dans des cabinets d’infirmiers, pharmacies, foyers d'accueil médicalisés ou universités. « Le patient est toujours accompagné par un soignant », souligne le médecin. De l’autre côté de l’écran, un généraliste téléconsulte depuis un cabinet agréé par l’Ordre. Un site « sécurisé et ergonomique » connecté aux spots de téléconsultations à proximité. Ces salles sont équipées de tensiomètre, stéthoscopes connectés, parfois d’ECG. Omedys revendique 50 000 téléconsultations, principalement dans les zones rurales de l'est de la France.

« Nous souhaitions trouver une solution pour les patients qui échouent aux urgences alors qu’ils relèvent de la médecine générale », résume le Dr Goudour, ancien chef du pôle urgences du CH de Troyes. Après un DU de santé connectée à Bichat, les deux associés ont voulu capitaliser sur « le temps résiduel médical disponible sur le territoire ». Omedys propose ainsi aux généralistes de consacrer une demi-journée par semaine – ou tous les 15 jours – à ces vacations, sous un statut libéral. En retour, la start-up gère les agendas des salles connectées.

Le projet a conclu des conventions avec dix CPTS et participe au Service d’accès aux soins (SAS). Un principe de maillage territorial que revendique la start-up. « Si nous ne sommes pas maîtres de la filière de soin de nos patients, on les soigne mal », cadre le Dr Goudour, autre pied de nez à certaines télécabines « une réponse hors sol, qui n’apporte aucune valeur ajoutée aux soins ».

Léa Galanopoulo

Source : Le Quotidien du médecin