Présidentielle : l'ordonnance de la FMF pour replacer l'hôpital « dans ses murs »

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Publié le 25/01/2017
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Crédit photo : S. TOUBON

La Fédération des médecins de France (FMF) a présenté ce mercredi son programme santé à destination des candidats à la présidentielle, avec la volonté de recentrer l'hôpital sur son rôle de troisième recours.

La centrale polycatégorielle a ouvert le feu en évoquant l'épisode grippal, « présenté par la ministre comme une épidémie » et qui illustre « un système désorganisé et en déliquescence ». « Alors que l'hôpital est débordé par une grippe, on crée des consultations en ville assurées par des hospitaliers », a fulminé le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF, citant les exemples récents de Grigny et de Maubeuge.

À la place, le syndicat souhaite redéfinir clairement les rôles respectifs de la médecine de ville (premier et second recours) et de l'hôpital public, troisième recours régulé par un courrier du médecin traitant ou du spécialiste. « Il faut que les urgences accueillent les véritables urgences, ce qui permettrait trois milliards d'euros d'économies en cinq ans. L'hôpital doit rester dans ses murs et faire de l'hospitalisation », a martelé le Dr Hamon.

Pour les médecins libéraux, outre l'abandon du tiers payant généralisé obligatoire, la FMF réclame une réévaluation tarifaire des actes médicaux, qui tienne compte du coût de la pratique, en préservant un espace de liberté tarifaire. Elle demande également un forfait structure digne de ce nom, conditionné à l'utilisation d'une messagerie sécurisée de type Apycript, et susceptible de créer jusqu'à 50 000 emplois. « Actuellement, on a une superposition d'outils et dispositifs de coordination comme les MAIA, PAERPA, PRADO qui ne coordonnent rien mais qui coûtent cher », juge le généraliste de Clamart.

Financement sur la suppression des mutuelles

Du côté des études de médecine, la FMF milite pour des stages obligatoires d'un an en libéral – quelle que soit la spécialité – et pour des incitations aux stages en zones sous-denses en prenant en charge le logement, le transport et en augmentant le salaire de l'interne. Enfin, « pour relever le défi de la e-santé », les médecins de la FMF souhaitent « les mêmes moyens qu'à l'hôpital pour accompagner cette mutation ».

En matière de financement, le syndicat n'est pas indifférent à la proposition d'assurance-maladie universelle défendue par Didier Tabuteau et Martin Hirsch. Le responsable de la chaire santé de Sciences-Po et le patron de l'AP-HP ont mis en avant cette réforme, estimant qu'elle permettrait des économies massives. 

« Les mutuelles consomment la moitié des quelque 15 milliards d'euros de frais de gestion, regrouper tous les régimes permettrait de réaliser sept milliards d'euros d'économies », argument le Dr Claude Bronner, président de la branche généraliste de la FMF. Le syndicat n'y voit pas de menace d'étatisation « si la liberté de choix du praticien, la liberté d'installation et l'indépendance du prescripteur sont garanties ».

Enfin, le syndicat propose l'économie de 10 milliards d'euros grâce à la mise en place d'une vraie politique du médicament générique, calquée sur le modèle allemand où, « lorsque le patient veut le médicament original, il paie la différence avec le générique », a souligné le Dr Jean-Paul Hamon.


Source : lequotidiendumedecin.fr