Télémédecine, visite longue, conditions de travail : MG France place ses pions sur tous les fronts

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Publié le 10/01/2018
mg france

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Crédit photo : S. Toubon

Continuer à défendre les généralistes coûte que coûte : tel sera le credo de MG France pour cette année 2018. Le syndicat de généralistes, qui a présenté ses vœux ce mercredi à la presse, a listé l'ensemble des sujets sur lesquels il comptait agir dès à présent.

En premier lieu, les rémunérations. Après avoir remporté la bataille du C à 25 euros sous la présidence du Dr Claude Leicher, le syndicat veut continuer à gommer les écarts de revenus par rapport aux autres spécialités par des revalorisations d'actes mais surtout de forfaits. « Les augmentations dont ont bénéficié les généralistes dans la dernière convention ne sont pas solde de tout compte », rappelle le Dr Jacques Battistoni, nouveau président de MG France.

Ainsi, le Dr Battistoni a de nouveau appelé à étendre le champ d'application de la visite longue (VL), cotée 70 euros (dont 10 euros de déplacement, trois fois par an et par patient) depuis le 1er novembre, dans le cadre des actes très complexes, à « toutes les situations où cela est nécessaire », et notamment à tous les patients dépendants et non plus aux seuls patients neurodégénératifs.

Dégager du temps médical

Le chef de file des généralistes a par ailleurs souhaité « la diminution des contraintes horaires qui pèsent sur les médecins généralistes ». « La permanence des soins ambulatoires pourrait débuter le soir à 19 heures et non plus à 20 heures, suggère le Dr Battistoni. De même, dans certains cas, nous n'avons plus besoin de travailler cinq jours et demi par semaine, il en va de l'attractivité de la médecine générale. »

Dans le cadre de cet « assouplissement », le syndicat va également intensifier sa réflexion autour de la notion d'assistant de cabinet ou assistant médical, et continuer de promouvoir les infirmières de santé publique (comme ASALEE), ou de parcours de soins. « La réponse aux demandes de soins passe par la structuration et l'organisation autour du généraliste d'une équipe de soins, pour dégager du temps médical et prendre en charge les malades chroniques », rappelle le Dr Battistoni.

Pour ce faire, le syndicat continue à demander un soutien à l'assurance-maladie et au ministère de la Santé pour accompagner les professionnels sur le terrain. Le fonds d'investissement sur les soins primaires, demande récurrente du syndicat, n'est donc pas passé aux oubliettes, bien au contraire. « Il se nourrit des annonces faites par les pouvoirs publics depuis, (..) et également du fonds pour l'innovation organisationnelle créé dans la loi de financement de la Sécurité sociale, que nous revendiquons de mettre à disposition des équipes », précise le président de MG France.

Inclure le téléconseil dans les « négos »

Concernant les négociations conventionnelles qui s'ouvrent la semaine prochaine sur la télémédecine, le généraliste normand souhaite que le téléconseil, « que les médecins font au quotidien », soit inclus dans cet avenant en plus de la téléconsultation et de la télésurveillance. De plus, « il faudra rémunérer de la même façon à la fois le médecin qui donne son expertise et le médecin requérant dans le cadre de la téléconsultation », insiste le Dr Battistoni.

« Il faudra peut-être introduire une classification commune des actes de télémédecine, car on ne pourra pas rémunérer toutes les demandes de la même façon, estime-t-il. Le temps passé, la responsabilité du médecin et le coût de l'acte devront être pris en compte » Avec toutes ces conditions, l'acte de télé expertise devrait donc être au même niveau qu'une consultation, soit 25 euros, indique le syndicaliste. Reste à voir ce qu'en pense l'assurance-maladie, qui devra jongler avec les différentes demandes des syndicats lors de la première réunion de négociation, le 18 janvier prochain. 


Source : lequotidiendumedecin.fr