Assistants, CPTS, DMP, arrêts de travail 

Trop de fausses notes, pour les Généralistes-CSMF

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Publié le 19/11/2018
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Le diagnostic n'est pas mauvais mais la partition ponctuée de « fausses notes ». Les Généralistes-CSMF conservent un regard critique sur la politique de santé du gouvernement. 

Le syndicat du Dr Luc Duquesnel salue « la volonté du président de la République de décloisonner la médecine de ville et l'hôpital » et de mieux structurer les soins primaires, mais deux mesures manquent de cohérence à ses yeux : les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS, dont 1 000 doivent émerger d'ici à 2022) et les assistants médicaux.

Pour les premières, « on a mis la charrue avant les bœufs », juge le Dr Duquesnel. Or, si ces groupements sont imposés d'en haut, les généralistes les bouderont. C'est aux médecins de terrain d'évaluer les besoins de santé et les ressources sur leur territoire, de rédiger les projets de santé et de se regrouper ensuite.

Les assistants médicaux sont « une bonne idée qui a été pervertie ». Le généraliste mayennais regrette qu'ils soient conditionnés à de nombreux critères (exercice en groupe et coordonné, contreparties mesurables). « Cela les restreint à une petite partie des généralistes, alors que tous en ont besoin ». Financement, missions : la mesure doit être négociée l'année prochaine avec l'assurance-maladie. 

50 euros le volet de synthèse

Le nouveau dossier médical partagé (DMP) ne convainc pas plus. Le syndicat souhaiterait que les médecins de famille soient rémunérés 50 euros pour la création de chaque volet de synthèse médicale, « document le plus important du DMP ». « La création de ce volet prend au moins 30 minutes, surtout pour un patient avec beaucoup d'antécédents », assure le Dr Luc Duquesnel. Mais Nicolas Revel, directeur de la CNAM, a écarté toute rémunération supplémentaire.

Quant aux arrêts de travail, le Dr Duquesnel déplore le discours stigmatisant la profession alors que les principaux facteurs de hausse sont ailleurs – augmentation du taux d'emploi, exposition des salariés aux risques physiques et psychosociaux, management dans les entreprises, etc.

Enfin, le syndicat ne s'oppose pas à la recertification mais demande que la démarche ne soit pas chronophage et soit gérée par les médecins libéraux. Surtout, les crédits alloués par l'État à la formation ne doivent pas se réduire « année après année ».

M.F

Source : Le Quotidien du médecin: 9703