Une imprimante 3D utilisée pour la reconstruction d’un bassin dans une clinique toulousaine

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Publié le 20/10/2015
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Crédit photo : DR

La Polyclinique du Parc (Capio) dans la région de Toulouse a utilisé l’impression 3D pour une opération chirurgicale chez une patiente atteinte d’un spondylolisthésis à grand déplacement. L’opération a été « un succès », confie au « Quotidien » le Dr Sébastien Charosky, chirurgien orthopédiste du rachis, qui envisage de recourir plus souvent à cette technique dans le cas de déformation sévère de la colonne vertébrale.

Deux mois de préparation

Pour ce faire, l’intervention a demandé deux mois de préparation. Le chirurgien a d’abord convoqué sa patiente pour un scanner en « coupe très fine » afin de permettre une reconstruction fiable de « chaque os » du bassin et de trois vertèbres lombaires. Une start-up toulousaine (Anatomik Modeling) a été chargée de réaliser une copie 3D virtuelle du bassin de la patiente avec séparation des différents tissus grâce aux données collectées par l’imagerie médicale. Enfin, l’opération a été planifiée sur ordinateur et chaque étape de l’intervention, millimétrée (remplacement des implants, pose des vis, etc.). Après les derniers réajustements, l’implant « construit » est parfaitement adapté à la morphologie de la patiente. « Avec cette organisation, on augmente la précision du geste et donc la sécurité du patient », ajoute le Dr Charosky.

Meilleure récupération

L’intervention s’est déroulée en mars dernier et a duré six heures, une durée similaire à une intervention classique. La patiente a tout de suite adhéré à cette nouvelle technique. Elle avait déjà été opérée, 10 ans plus tôt mais le résultat fut un échec. « La patiente n’avait jamais entendu parler de l’impression 3D mais après les explications, elle était rassurée », raconte le Dr Charosky. Selon le chirurgien, le risque de paralysie d’une telle opération a été écarté grâce au travail réalisé en amont. Après l’opération, la patiente, âgée de 24 ans aurait mieux récupéré qu’avec une opération classique car la « réduction de la déformation était optimale », précise le médecin. La jeune femme s’est tenue debout dès le lendemain et marchait normalement au bout de 10 jours. Aucune complication n’a été décelée. Seul hic, la reconstruction 3D n’est pas prise en charge par l’Assurance-maladie, mais « elle apporte beaucoup » et son prix reste « abordable », conclut le Dr Charosky.


Source : lequotidiendumedecin.fr