Élu en juillet 2019 à la tête du LEEM (Les entreprises du médicament), Frédéric Collet a présenté ce mardi sa feuille de route 2020. Sans surprise, le président de la filiale France du laboratoire suisse Novartis, a souligné que l'une de ses priorités serait l'accès des patients aux innovations thérapeutiques.
« Aujourd’hui, grâce aux nouveaux anti-cancéreux, deux personnes sur trois diagnostiquées vivent au moins cinq ans. Les progrès dans la prise en charge des patients devraient permettre à l'horizon 2030 de guérir 3 patients sur 4 et 9 enfants sur 10. Ces innovations vont redessiner les parcours de soins, et plus largement l'organisation de notre système de santé. Notre pays est il capable de relever ce défi ? », alerte le patron du LEEM.
Pour Frédéric Collet, le secteur a les cartes en mains (croissance économique, sites de production, R&D) à condition... de repenser « le cadre » pour accueillir dans de bonnes conditions ces innovations thérapeutiques. « Dans les années à venir, l'innovation dans le médicament va être un révélateur des faiblesses de notre système de santé (lenteur d'adaptation, incapacité à restituer les gains d'efficience, multiplication des doublons, rigidité dans la transformation des métiers. C'est ensemble avec tous les acteurs du système que nous résoudrons l'équation », appelle le président du LEEM.
Pour le représentant des industriels, le conseil stratégique des industries de santé (CSIS) constitue une plateforme opérationnelle pour dialoguer efficacement avec le gouvernement. « Mais il faut que les engagements du 8e CSIS s'achèvent le plus rapidement possible », exhorte Frédéric Collet. Lors de ce rendez-vous de juillet 2018, le gouvernement avait pris des engagements forts sur la réforme du système d'évaluation des médicaments, la réduction des délais d'accès aux médicaments, la croissance du secteur ou l'analyse prospective des innovations.
Dialoguer avec les jeunes internes
Pour rénover ce cadre, le LEEM a l'intention de revaloriser les relations de travail avec les professionnels de santé dont les médecins, « loin des polémiques sur les soupçons de conflits d'intérêts ». Dans ce contexte, le syndicat patronal des laboratoires veut notamment prendre en compte la méfiance particulière des jeunes générations.
« Je suis toujours surpris du regard biaisé que certains médecins portent sur le médicament qui, après tout, est pour eux leur outil de travail par excellence. Les médecins, notamment les plus jeunes, doivent prendre conscience de l'explosion des fake news et contre-vérités en santé qui alimentent la suspicion du public et qui tendent à opposer professionnels de santé et entreprises du médicament pourtant unis contre la maladie », déplore l'industriel. Le LEEM a proposé de rencontrer les syndicats d' internes. « C'est beaucoup mieux de pouvoir échanger plutôt que de laisser les doutes subsister ».
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