Antarène Codéine : un risque de toxicité rénale et intestinale en cas de prise prolongée

Publié le 13/02/2023
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : S.Toubon

L'Agence du médicament (ANSM) rapporte le signalement de plusieurs cas de toxicité rénale, gastro-intestinale et métabolique pour Antarène Codéine, qui associe l'ibuprofène et la codéine, dans des pays où il est disponible sans ordonnance.

« L'Agence européenne des médicaments (EMA) a donc demandé que ces effets indésirables soient ajoutés au résumé des caractéristiques du produit (RCP) et à la notice du médicament », précise l'ANSM dans un communiqué.

En France, tous les médicaments contenant de la codéine sont soumis à une prescription médicale obligatoire depuis 2017, rappelle l'agence sanitaire nationale. « Les cas de toxicité déclarés, qui ont parfois conduit au décès du patient, ont eu lieu dans des situations de prise prolongée, à des doses supérieures aux doses recommandées, dans un contexte d'abus et de dépendance à la codéine », est-il précisé.

Informer les patients

La prise prolongée du médicament entraîne une insuffisance rénale et une hypokaliémie, pouvant être à l'origine de faiblesse musculaire et de troubles de la conscience. Des perforations et hémorragies gastriques ou intestinales ainsi qu'une anémie sévère ont également été observées.

Il est demandé aux professionnels de santé d'informer les patients des risques liés à la prise du médicament Antarène Codéine et de l'importance de respecter les doses et la durée de traitement. Mais aussi de les avertir « des risques d'abus et de dépendance liés à la codéine », est-il spécifié.

De manière générale, il est recommandé « d'utiliser la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte et d'arrêter le traitement dès la disparition des symptômes ». Il est rappelé de ne pas prendre d'AINS en cas de varicelle. En cas de douleur et/ou fièvre, il est recommandé de privilégier le paracétamol ; et si la prise d'Antarène Codéine est nécessaire, ne pas prolonger le traitement au-delà de 3 jours pour de la fièvre et au-delà de 5 jours en cas de douleurs.

Les populations particulières (-50 kg, insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique…) doivent être averties. Il est rappelé que tous les AINS sont contre-indiqués à partir du début du 6e mois de grossesse.


Source : lequotidiendumedecin.fr