L'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) met en garde contre les prescriptions hors AMM de médicaments anti-infectieux et de chélateurs de métaux lourds chez des enfants atteints d’autisme.
L'agence rappelle que « ces médicaments n’ont fait aucune preuve de leur efficacité » dans l'autisme, et qu'ils « exposent ces enfants à des risques, en particulier lors d’une utilisation prolongée. » L'affaire prend d'ailleurs une tournure pénale : l’ANSM a saisi le procureur de la République au sujet de ces prescriptions dangereuses. Elle a également informé le conseil de l’Ordre des médecins, le conseil de l’Ordre des pharmaciens et la Caisse nationale de l'Assurance-maladie (CNAM) de ces pratiques.
Prescriptions expressément défendues par la HAS
À l’origine, l'agence a été alertée par les prescriptions de certains médecins, en particulier des prescriptions d'antibiotiques, d'antifongiques, d'antiparasitaires et d'antiviraux sur des périodes de plusieurs mois mais également des prescriptions de médicaments destinés au traitement des intoxications aux métaux lourds.
Dans ses recommandations sur le sujet, la HAS précise explicitement que l'immunothérapie, la chélation des métaux lourds, les traitements antibiotiques, les traitements antifongiques, les vitamines, les régimes sans gluten et sans caséine, les acides oméga-3, le dextrométhorphane et la famotidine ne doivent pas être prescrits aux enfants et adolescents autistes en dehors de leurs indications habituelles.
Les anti-infectieux présentent des risques d'effets digestifs, de troubles cardiovasculaires et cutanés en cas d'utilisation au long cours. Par ailleurs, selon l'ANSM, « l’utilisation d'antibiotiques sur une durée longue va contribuer à l'émergence d'une antibiorésistance qui diminuera l’efficacité du traitement en cas d’infection avérée ».
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