La presse quotidienne grand public s’est largement fait l’écho ces derniers jours de rumeurs de baisses de remboursement d’une petite vingtaine de médicaments. Biafine, Dexeryl, Tanakan, Vitalogink, Ginkogink, Carlytene, Tramisal, Titanoréïne et autres Magné B6 verraient ainsi leur taux de remboursement par l’assurance-maladie passer de 35 à 15 % à la faveur de dispositions contenues dans le prochain PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale), tout au moins pour certaines de leurs présentations. Tous ces médicaments ont en commun d’être de prescription facultative.
Au ministère du Budget, on indique que « les articles de presse livrant ces informations n’engagent que ceux qui les écrivent ». Certes, confie un membre de l’entourage du ministre, « il faut regarder de près l’efficacité de certains médicaments, et Éric Woerth a déjà dit que si leur SMR [service médical rendu] était réellement insuffisant, il ne serait pas absurde d’envisager une baisse de leur taux de remboursement ». Mais on réfute à ce stade l’existence d’une liste établie de médicaments visés par une telle procédure. À Bercy, on concède seulement qu’« il y a une réflexion générale sur ce sujet, même si rien n’est tranché ».
Ballons d’essai.
Au sein de la Haute Autorité de Santé, la commission de la Transparence a notamment pour mission d’évaluer les médicaments ayant obtenu leur autorisation de mise sur le marché (AMM), et de donner un avis sur la prise en charge des médicaments par la Sécurité sociale en appréciant leur service médical rendu. Cette institution précise que les médicaments dont les noms circulent ont tous vocation à voir leur niveau de remboursement baisser puisqu’ils se sont vus attribuer un SMR insuffisant, à l’exception du Dexeryl pour deux de ses indications. « Certains de ces médicaments ont un SMR insuffisant depuis 2006, ajoute-t-on à la HAS, envisager de baisser leur taux de remboursement n’aurait rien de surprenant ».
De son côté, l’industrie pharmaceutique ne souhaite pas commenter ces informations. Mais une source qui souhaite garder l’anonymat juge que « chaque année, à l’approche du PLFSS, ce type d’articles fleurit dans la presse grand public. Ce sont des ballons d’essai lancés par l’entourage gouvernemental pour voir comment ces mesures seraient accueillies par le grand public. Nous n’allons pas rentrer dans ce jeu ».
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